Troisième jeu du développeur russe Morteshka, One-Eyed Likho nous plonge cette fois dans un univers d’horreur teinté de mythologie slave. Installez-vous confortablement, prenez votre temps… et laissez-moi vous raconter ma fascinante découverte.
Le verre de trop
L’aventure nous fait commencer dans une forge où notre personnage, le forgeron, tape sur un bout de métal. Mais, avec une habile transition, on se retrouve au bar où, après quelques verres, notre ami le tailleur nous rejoint et discute du fait que nous sommes heureux et que nous n’avons jamais connu le malheur.
Plusieurs verres plus tard, après avoir sûrement trop bu, notre personnage tombe dans les pommes (buvez pas trop les ptits amis, un verre d’eau entre chaque verre, c’est important). À ce moment précis, on se retrouve à rêver d’un corbeau sur une branche. Nos yeux s’ouvrent, mais notre corps reste de marbre, malgré une main blanche, maigre et ornée d’ongles longs, sur un bras fin et interminable. Une voix féminine vous invite à venir apprendre ce que sont le malheur et le désespoir.
À partir de là, vous retombez dans un sommeil doux, pour que peu de temps après votre ami artisan vous réveille, inquiet de votre inactivité. Vous lui racontez ce rêve, finissez votre dernier verre et décidez de rejoindre une maison perdue dans les bois en duo. Je vous laisserais découvrir la suite car ça vaut le détour et vous gâcherai un certain plaisirs
Pas de bagarre dans la maison
Le jeu reprend les grandes lignes du jeu d’horreur contemplatif où vous êtes un coureur de marathon avec des actions très limitées comme courir, ou encore allumer des allumettes. Ces dernières vous permettront de vous éclairer ainsi que de résoudre des énigmes disséminées tout au long du jeu.
En parlant d’énigmes justement, il y en a plusieurs. Celles qui vous font avancer dans le jeu et qui ont un rapport direct avec la progression et les autres pour compléter le livre des mondes. Un recueil vieux comme Érode à l’intérieur duquel il y a plusieurs légendes à travers le monde. Pour en récupérer les pages, vous devrez trouver les codes aux cadenas du coffre. Certes, c’est tout le temps la même chose, mais les objets à compter deviennent parfois durs à trouver et ne sont pas toujours les mêmes. Ça donne même parfois de la profondeur à certains décors, qui sont tous magnifiques.
La beauté dans l’horreur
Le jeu est beau, je veux dire, vraiment magnifique. La direction artistique en noir et blanc est très bien gérée. Les allumettes que vous allumez ont un réel impact sur votre environnement. Cette DA est accompagnée d’une musique tout aussi somptueuse tout au long du jeu, qui n’est jamais invasive et parfois même discrète. L’ambiance est bien évidemment au rendez-vous, que ce soit les lieux ou l’atmosphère : le jeu a une vraie identité graphique.
Le vrai point noir du jeu, c’est sa durée. En effet, comptez cinq heures pour finir le jeu, ajoutez une heure de plus pour trouver tous les secrets ainsi que brûler toutes les poupées que vous trouverez.
Dans l’ombre tu n’est jamais serein
Je vais être franc, le jeu est vraiment un coup de cœur, surtout grâce à son OST qui est simplement du miel pour mes oreilles. Ce avec des instruments et des voix dans une langue qu’on entend très peu dans le monde du jeu vidéo (le russe). Étant fan de mythologie, je suis très content d’avoir pu découvrir un pan de la culture slave, et donc de nouvelles histoires.
Je n’ai pas beaucoup parlé du scénario, car ça serait un véritable SPOIL — la découverte est trop importante pour que je vous donne toutes les ficelles. Je le conseille à toutes les amatrices et les amateurs du genre, et surtout aux moins courageux. L’expérience est tellement incroyable que ce serait dommage de s’arrêter juste au type de jeu que c’est.
One-Eyed Likho est disponible sur Steam