J’aurais pu commencer ce test d’inZOI en vous en parlant comme un Sims like et en comparant ces deux jeux. C’est d’ailleurs probablement ce que vous lirez à plusieurs endroits, le jeu étant appelé depuis son annonce comme le « sims killer ». Mais ce serait une erreur, car inZOI est bien plus que ça ! Je vous propose d’embarquer pour un tour d’horizon de ce qui pourrait devenir un incontournable du genre, en le redéfinissant totalement.

TEST - InZOI : êtes vous prêts pour une nouvelle vie ?
La ville de Dowon, une des villes à choix au début du jeu

Quelques mots sur la présentation du jeu

Pour rappel, j’ai découvert les détails de ce jeu à l’occasion d’une première présentation à la Gamescom l’été dernier. Après avoir pu y jouer dans une version de démo pendant une session d’une petite demi-heure, j’avais eu la chance de rencontrer, Kim Hyungjun, producteur et réalisateur de inZOI , pour une interview exclusive qui m’avait mis une claque monstrueuse. Car oui, déjà à ce moment-là, je ne m’attendais pas à découvrir certaines fonctionnalités impressionnantes dont je ne me doutais même pas de l’existence dans un jeu. C’est donc vous dire à quel point l’attente depuis cet été a été longue avant de pouvoir enfin mettre les mains sur ce jeu.

Depuis, le buzz a continué à enfler sur internet avec la publication de différentes images bien hypantes et surtout la publication du créateur de personnage en démo sur Steam. Bref, le jeu sait se faire désirer et on comprend bien les joueurs qui n’attendent que ça, en particulier au vu des nouvelles attristantes sur la suite des sims et de l’annulation de Life by You.

Je dois encore vous préciser que la version que j’ai eue en mains était une preview, dont le contenu est similaire à celui du jeu qui sortira le 28 mars 2025 en accès anticipé, mais qui pouvait encore comprendre quelques petits bugs techniques, le jeu étant encore en cours de finalisation. Merci à KRAFTON de nous avoir permis de le découvrir ainsi en avant-première.

Il est l’heure de faire un test de grossesse

inZOI, késako ?

Mais si vous venez tout juste de débarquer après un long séjour dans une grotte, qu’est-ce qu’inZOI ? Il s’agit d’un jeu de simulation de vie offrant une immersion profonde et des graphismes très réalistes. C’est en tout cas ainsi que le jeu se définit. Pour faire court, vous pouvez bâtir diverses histoires de vie dans une ville dont vous avez la maîtrise totale. Le nom du jeu vient d’ailleurs du mot grec « ZOI » qui signifie « vie« . Vous êtes donc « dans la vie » et vous allez pouvoir créer votre propre histoire pour chacun des ZOIs de votre ville. Mais attention, je vous ramène sur terre, vous n’êtes pas Dieu. Vous n’êtes qu’un simple créateur embauché par la société AR Company, dans le département en charge de la vie des ZOIs, dirigé par … un chat du nom de Psycat. Et oui, qui dit jeu coréen dit forcément ambiance un peu délirante et graphismes au style kawai. Mais je vous rassure tout de suite, au-delà de cette bizarrerie plutôt marrante, nous sommes loin des jeux à l’aspect typiquement asiatique et de toute autre fantaisie. Le jeu se veut avant tout réaliste et souhaite montrer ses prouesses techniques. Pour vous les présenter, je vous proposer un menu en 3 claques.

Je vous présente Psycat, votre patron chez AR Company

1. Claque visuelle

Commençons par les graphismes. Il s’agit là de la première claque. Et c’est sans surprise quand on sait que le jeu tourne sur Unreal Engine 5. Le niveau de détails est impressionnant et l’immersion est bonne. Je ne le comparerais pas pour autant à certains jeux d’aventure photoréaliste, mais il faut ici rappeler qu’on se trouve dans un jeu de simulation, qui ne brillent généralement pas par leurs graphismes avant tout. Le jeu est beau, l’ambiance est douce et colorée et cela nous plonge dans le réalisme recherché.

Je n’ai par ailleurs rencontré aucun problème de performance en 4K ultra sur une rtx 4070. C’est fluide et parfaitement transparent. Bien entendu, le jeu exploite les dernières technologies avec la présence de DLSS et du Ray tracing notamment. Les détails sont impressionnants quand on zoom sur les personnages et c’est bluffant pour ce genre de jeux.

Oui, il s’agit bien d’un screenshot du jeu

2. Claque de personnalisation

Je vous l’ai annoncé d’emblée, inZOI n’est pas qu’un sims like. Le jeu va bien plus loin, très loin. Et cela commence par l’éditeur de personnages. Vous n’êtes réellement pas prêts. Vous allez commencer par créer un personnage, puis toute sa famille si vous le souhaitez. Et là le jeu vous offre plus de 250 options de personnalisation pour votre ZOI. Mais attention, quand je dis 250 options, ce n’est pas 250 choix, ce sont 250 éléments modifiables sur une personne. Non seulement le choix de modèles prédéfinis est hallucinant, mais l’éventail de détails modifiables l’est encore plus. Vous pouvez absolument tout changer sur votre ZOI, en passant par l’angle des yeux, l’écart des narines, les mèches de cheveux ou encore la couleur des branches des lunettes.

Le choix de visages prédéfinis est déjà important…
Chaque point sur le visage permet de modifier les traits du visage (et il ne s’agit que du mode simplifié)

Tiens, d’ailleurs, la couleur de chaque partie modifiable peut être changée en utilisant tout le spectre de couleurs RGB, c’est donc infini. Et attendez de voir les habits… D’une part le choix d’habits est aussi colossal, mais si cela ne vous suffit pas, vous pouvez aussi importez vos propres motifs depuis une image sur votre ordinateur afin de créer des habits totalement uniques. Et si vous avez la flemme, empruntez ceux que d’autres joueurs ont créé. Attendez, quoi ? Oui oui, j’ai bien dit que vous aviez accès aux créations de toute la communauté, ce qui rend les designs pratiquement infinis…

A vous de choisir vos traits de caractère
Chaque ZOI a ses propres ambitions dans la vie

Il est l’heure de parler de Canvas. Canvas est la plateforme de partage intégrée au jeu qui permet à chacun de partager facilement ses créations avec toute la communauté inZOI. Cet outil, également accessible via un navigateur, fait que tout est réellement possible, des créations les plus belles aux plus farfelues. Et cela vise les ZOI (partage de l’aspect de votre personnage), les habits, les motifs applicables aux habits et aux constructions, les bâtiments, les objets mobiliers, et j’en passe.

La plateforme Canvas avec les créations de la communauté

Crise identitaire

Mais ce n’est pas tout, au-delà de son aspect, chaque ZOI est également unique par sa personnalité. Vous avez le choix parmi 400 traits de personnalité différents, évolutifs au fil de la partie. Car chaque ZOI vit sa propre vie, indépendamment de vous. Aidé de la technologie NVIDIA ACE et de différents modèles de langages, inZOI innove en allant au-delà des PNJ classiques. On ne parle d’ailleurs plus ici de PNJ (personnage non joueur), ou NPC en anglais, mais de CPC (co-playable character). Chaque habitant de votre ville vit ainsi sa vie, prend des décisions en fonction de ses interactions avec les autres ZOIs et ils réagissent tous dynamiquement aux événements de leur vie. Et vous pouvez également tous les contrôler en passant d’une famille à une autre ou en interagissant avec l’ambiance de votre ville. Libre à vous donc d’entrer chez les gens et de les contrôler si vous le souhaitez. Mais pas seulement. Vous pouvez aussi influencer toute la ville en lui donnant des tendances, comme une sorte de politique générale portant sur plein d’aspects de la vie des gens. Il s’agit ici de choisir de favoriser plutôt la création de liens familiaux ou au contraire de faire préférer à vos habitants la solitude ou les liens d’amitié, d’être plutôt travailleurs ou plutôt centrés sur le divertissement, tout peut être affiné selon vos envies au moyen de curseurs affectant l’entier de la ville.

Chaque ZOI dispose également de son propre karma. Et celui-ci le poursuit au-delà de sa vie. Oui, les morts qui n’auraient pas fini ce qu’ils avaient à faire peuvent être amenés à rester dans la ville comme fantômes avant de passer dans l’au-delà. Le karma est présent à tous les niveaux, chaque ZOI gagnant ou perdant des points selon ses actions (ramener un porte-monnaie trouvé ou au contraire commettre un vol, échanger sur les réseaux sociaux, acheter un ticket de loterie,…), bref vous avez compris.

3. Claque d’IA

Bienvenue en 2025. Et allez, que serait 2025 sans une touche d’IA ? Je vous avais dit que vous n’étiez pas prêts… Si les millions de combinaisons différentes pour personnaliser votre ZOI, auxquelles s’ajoutent celles créées par les autres et partagées via Canvas, ne vous suffisent pas, sachez que ce n’est pas fini. inZOI embarque une IA générative permettant de créer des objets uniques. Le système est très simple et fonctionne vraiment très bien. En quelques secondes, et à partir d’une simple image sur votre ordinateur, le jeu va vous générer, via son « imprimante 3D« , un objet en trois dimensions que vous pourrez utiliser pour personnaliser votre logement ou même les rues de la ville.

« L’imprimante 3D » permet de créer des objets mobiliers uniques

Quand je vous parle de claque de gameplay, vous comprenez maintenant pourquoi. Dans un jeu de simulation où la créativité règne en maître, il s’agit-là d’un vrai game changer encore jamais vu, car tout devient possible. A vous d’intégrer votre magnifique tour de PC sur votre bureau, à partir d’une simple photo. A vous également d’importer une photo de votre chat pour en faire une magnifique statue décorative. Ou pourquoi ne pas vous faire un bracelet personnalisé pour votre ZOI? C’est sans limite.

Mais attendez, je n’ai pas fini (oui oui). En plus de la création d’objets 3D, le jeu embarque également une technologie de capture visuelle qui vous permet d’en faire encore plus. Celle-ci est utilisée pour vous permettre de capturer votre visage par exemple, mais également des mouvements sur la base d’une vidéo. Votre ZOI pourra donc réellement avoir votre visage, scanné avec votre téléphone via l’app Live link de Unreal engine, et reproduire votre petite danse de la joie importée en vidéo. Je n’ai pas pu tester cette dernière fonctionnalité, n’étant pas parvenu à connecter mon téléphone à mon PC et n’ayant pas insisté. Mais l’IA arrive donc bel et bien dans les jeux vidéo et ici elle sera présente sous toutes ses formes : dialogues intelligents, autonomie des PNJ, création d’objets 3D via une simple image et capture et interprétation vidéo. Gageons que cela donne des idées à d’autres jeux à l’avenir.

Qu’est-ce que ça donne ?

Vous vous en doutez, tout ceci est tout à fait bluffant. Mais qu’en est-il réellement, une fois plongé dans le jeu ? Je dois d’abord vous confier que je ne suis pas le public idéal. Fan avant tout de FPS, ma dernière expérience des jeux de simulation est celle de Cities Skylines 2 et je n’ai jamais joué aux Sims 4. Je suis donc un profane du genre. Dès lors, la difficulté a été avant tout de savoir que faire de toutes ces technologies incroyables. N’ayant aucune connaissance dans le domaine, je me suis tout d’abord retrouvé un peu perdu dans l’interface qui est, logiquement, très complète. Les habitués des sims ou autres seront certainement moins perturbés que moi dans leurs premières heures de jeu et y trouveront probablement plus facilement leurs marques. C’est donc un ressenti très personnel.

Tant que ce n’est pas du spam, je suis rassuré
Vous aimeriez vivre dans une ville dégueulasse? Pas de problème !

Pour ma part, j’ai surtout apprécié la découverte des aspects techniques du jeu, qui sont vraiment révolutionnaires, et j’ai pris beaucoup de plaisir à rire en modifiant chaque trait du visage ou en créant des objets personnalisés un peu loufoques. Ces quelques jours de test avant la sortie du jeu ne m’ont pas permis de m’y immerger durant de longues heures au point de voir l’évolution des personnages et de me créer une vie passionnante à part entière. Mais voir les différentes interactions qui surviennent dès le début m’a néanmoins impressionné. Votre compagne croise l’enfant des voisins dans la rue et fait sa connaissance, cela créé un lien. Vous trouvez un travail ? Cela risque de vous placer dans des situations difficiles de relation hiérarchique. Vous passez du bon temps au lit ? Un enfant pourrait en naître. Bref, les situations inattendues sont nombreuses et l’impact de chacune des décisions que vous prendrez est important.

Un choix cornélien…
Commander un petit café à domicile ou s’acheter une voiture, tout est possible

Je trouve également très réaliste et très bien pensé d’avoir intégré l’utilisation du smartphone dans de nombreux aspects du jeu. Plutôt que d’agir via un menu abstrait ajouté au jeu, comme cela se faisait ailleurs, la plupart des actions de vos ZOI se passent via leur téléphone, comme dans notre réalité en 2025 en somme… C’est donc via votre smartphone que vous allez chercher du travail, acheter une voiture ou prendre des photos souvenir avec votre compagne. Et cela est vraiment bien intégré, ce qui permet de rester dans l’immersion du jeu. Autre aspect bien pensé : les interactions spontanées. Il n’y a pas que vous qui décidez de ce qui se passe dans la vie de votre ZOI via des boîtes de dialogue ou des actions. Il se peut aussi que cela vienne de tiers. Par exemple : vous recevrez un SMS d’un ami ou d’un membre de votre famille qui vous propose une interaction ou vient aux nouvelles. Ou encore un message de votre copine qui pense à vous. Tout ceci est spontané et semble si naturel. Et votre réaction aura évidemment un impact sur votre karma et sur les compétences du ZOI qui est sous votre contrôle.

Un échange de SMS plein d’amour

Tout le monde n’est pas maçon

Un dernier point que je souhaitais aborder est celui de la construction de bâtiments. Une fois de plus, cela est certainement dû à mon manque d’expérience dans ce genre de jeux et je suis convaincu que si j’y avais accordé plus de temps et de patience, j’aurais pu acquérir la maîtrise de ces outils. Mais je me suis retrouvé complètement perdu au début et rapidement agacé par les outils de constructions de bâtiments. Le système est selon moi trop complexe et trop détaillé et il aurait été intéressant de bénéficier d’un mode simplifié. Certes, vous pouvez construire et modifier votre maison en utilisant les modèles prédéfinis ou les créations des autres joueurs, mais si vous souhaitez tout faire vous-même en partant de zéro, cela demandera un peu plus de maîtrise technique que dans Minecraft ou Satisfactory. Cela peut rebuter certains joueurs débutants, car trop de complexité et de choix techniques ont tendance à tuer le plaisir de jouer en construisant tout soi-même. Un mode simplifié, à choix, aurait été un véritable atout pour les débutants.

L’éditeur de construction est vriament très complet

C’est également trop de réalisme que je reproche au jeu sur d’autres aspects. La gestion de l’écoulement du temps en est un. Lorsque toute votre famille dort, il n’est pas suffisant de pouvoir avancer le temps de 1x, 5x ou 10x. Il faudrait pouvoir sauter la nuit et avancer au petit matin. Cela vaut d’autant plus que le jeu bénéficie d’un incroyable système de planning hebdomadaire où on peut fixer les tâches et rendez-vous de chaque ZOI individuellement pour chaque jour. Il suffirait donc de pouvoir avancer le temps jusqu’à la prochaine tâche prévue. Je ne crois pas que cela existe ou je ne l’ai pas trouvé. C’est un détail mais cela fait que j’ai parfois trouvé le temps long lorsque je me réjouissais de voir mon ZOI débuter son premier jour de travail le lendemain et le regardais dormir pendant ce temps-là.

Vivre avec sa mère et sa femme et devoir dormir dans le petit lit, la vie est dure dans inZOI…

Enfin, dernier petit détail qui m’a un peu déçu et qui gâche un peu l’incroyable travail de réalisme effectué : les chargements lors de changement de lieu. Si votre ZOI prend le métro pour se rendre au travail à l’autre bout de la ville, vous ne le verrez pas dans le métro, le jeu étant interrompu par un chargement de la prochaine zone où il se rend. Je me doute que cela est un choix technique, mais regrette cette interruption, alors qu’il aurait été fascinant de pouvoir le suivre dans ses déplacements.

Conclusion

Je me répète mais inZOI est bien plus qu’un sims like. Il apporte un tas de fonctionnalités innovantes qui rendent ce jeu de simulation de vie bien plus réaliste que jamais. En ce sens, c’est une vraie réussite. Il est graphiquement impressionnant, techniquement très réussi et bouleverse le domaine en l’amenant à un tout autre niveau. Je suis convaincu qu’il y aura un avant et un après inZOI dans les jeux de simulation et que ceux qui ne s’en inspireront pas à l’avenir seront incomplets. Cela étant, je ne pense pas que ce jeu soit réellement fait pour tout le monde et que chacun y prendra le même plaisir. Au-delà de la découverte initiale, seuls les plus passionnés de simulation relanceront probablement le jeu quotidiennement. Je crains en effet que le réalisme tue en partie le fun pour un profane de ce type de jeux. Pour ma part, j’ai été très impressionné, mais je doute de sa durée de vie en mes mains, peinant à accrocher au gameplay de fond.

Félicitations !

Je pense néanmoins qu’inZOI mérite une place de choix dans les jeux les plus attendus de 2025 et que tout le monde devrait le découvrir tant l’expérience offerte est complète et détaillée. C’est sans aucun doute une très belle réussite de Krafton et lorsqu’on sait que ce jeu a été développé en moins de trois ans, on peut s’imaginer les évolutions dingues qui pourraient y être apportées au fil du temps s’il rencontre le succès attendu.

Il faut en effet encore rappeler que le jeu sort en « accès anticipé » le 28 mars 2025 sur PC (steam) pour CHF 39.90 et que cela laisse entendre que nous n’avons pas encore tout vu. Et si vous n’en pouvez plus d’attendre jusqu’au 28 mars, sachez qu’une démo est disponible dès aujourd’hui avec l’accès à l’éditeur de personnages et de quoi vous faire la main sur l’éditeur de construction.

Galerie

Je n’ai pas pu m’empêcher de prendre de nombreux screenshots du jeu, étant captivé par chaque situation inattendue et fonctionnalité innovante mais ne souhaitait pas inonder l’article de trop d’images. Voici donc une sélection de screenshots en vrac.

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