Le test de The Alters est effectué par Le Daron de la Survie – pour JVMag.ch
Quand on pense à 11 bit studios, on pense immédiatement à des jeux puissants, exigeants, et souvent marquants. Comme par exemple : This War of Mine, Frostpunk, The Thaumaturge… La signature du studio est claire, proposer des titres qui ne laissent pas indifférent. Avec The Alters, les développeurs polonais reviennent à la charge dans un cadre de science-fiction aussi intimiste qu’audacieux. Un jeu de survie ? Oui. Mais aussi un drame psychologique, un simulateur de base mobile avec un brin de gestion du clonage.
Vous pouvez retrouver le test complet via la vidéo ci-dessous, ou le découvrir en texte plus bas-
Un naufrage, des clones… et vous-même
Dans The Alters, vous incarnez Jan Dolski. Un ingénieur rescapé d’une mission spatiale qui tourne au désastre. Seul survivant sur une planète inhospitalière, Jan n’a pas d’autre choix que de s’appuyer sur une ressource étrange : le Rapidium. Celle-ci permet de créer des doubles de lui-même. Ces “alters” ne sont pas de simples copies. Ce sont des versions de Jan qui ont pris des décisions différentes dans leur vie, avec des souvenirs, des compétences et des personnalités propres.
Très vite, l’idée de gérer une base devient bien plus complexe que prévu. Car ces clones sont aussi… humains. Et gérer leur moral, leurs états d’âme, leurs attentes ou leurs rancunes devient un élément central du gameplay.
Exploration tendue et gestion millimétrée
La boucle de jeu alterne entre deux phases. À savoir : l’exploration et la gestion de la base. L’exploration, en vue à la troisième personne, est limitée par le cycle jour/nuit et la montée progressive des radiations. Chaque sortie nécessite de prioriser les ressources, d’éviter les obstacles et surtout d’établir un réseau d’extraction efficace. Ce n’est pas un open world, mais une série de zones semi-ouvertes, pensées pour soutenir la construction.
Côté base, on découvre une station mobile en forme de roue modulaire qui est entièrement personnalisable. Les salles (atelier, dortoir, laboratoire, serre, cuisine…) sont nombreuses et bien intégrées. Il faut gérer l’espace intelligemment, fabriquer des outils, automatiser les tâches, assigner les bons alters aux bons postes. Et pendant que tout cela tourne, le temps presse : si le soleil atteint votre position, tout s’effondre.
Le cœur du jeu : vos autres vous
Là où The Alters devient réellement fascinant, c’est dans sa gestion des clones. Chaque alter est un reflet alternatif de vous-même : un “vous” qui aurait fait d’autres choix. L’un est un scientifique sûr de lui, l’autre un ancien militaire amer, un autre encore un botaniste discret. Ces personnages ne sont pas interchangeables. Ils parlent, doutent, se fâchent, se rapprochent. Ils ont des besoins, des états émotionnels, et vous devez apprendre à composer avec eux pour garder la base fonctionnelle.
Les dialogues sont nombreux, parfois touchants. Ils offrent une vraie dimension narrative qui sort des standards du genre. Cerise sur le gâteau, si vous développez une bonne relation avec un alter, vous pouvez hériter d’un trait de caractère qui modifie vos propres options de dialogue. Une excellente idée, brillamment exploitée.
Une expérience immersive, mais exigeante
Il faut le dire, The Alters prend son temps pour poser ses bases. Les premières heures sont plus lentes, avec beaucoup de texte et de mise en place. Et sur la longueur, certains dialogues peuvent finir par se répéter. Mais une fois la dynamique enclenchée, difficile de décrocher. Chaque cycle de jour est une nouvelle course contre la montre, chaque décision un nouveau carrefour, chaque interaction un pas vers une autre version de soi-même.
Visuellement, le jeu est superbe. Les environnements extraterrestres sont vastes et crédibles, la direction artistique fonctionne parfaitement, et les intérieurs de la base respirent le souci du détail. Côté technique, aucun bug majeur à signaler, et l’interface est claire et agréable.
Une vraie réussite SF émotionnelle
The Alters réussit le pari audacieux d’allier gameplay de survie, gestion de base et introspection narrative, le tout dans un enrobage cohérent et bien réalisé. Si vous aimez les jeux de survie qui proposent plus qu’un simple défi technique, et que les récits humains vous parlent, alors ce jeu est fait pour vous. Exigeant, riche et poignant, The Alters est une nouvelle preuve du talent de 11 bit studios.
Note générale : 8.5/10
Les + :
– L’idée brillante des clones-alters et leur traitement narratif
– La gestion de base fluide et modulaire
– L’équilibre entre exploration, survie et construction
– L’interface claire, les visuels superbes et l’absence de bugs
– Une vraie rejouabilité selon vos choix
Les – :
– Un peu lent à se mettre en route
– Quelques répétitions de dialogues sur le long terme
The Alters arrive sur Playstation 5, Xbox Series X|S et PC.