Le beau temps n’est pas encore au rendez-vous, c’est l’occasion idéale de découvrir et de vous plonger dans Selaco. Une production qui se veut être une lettre d’amour aux “DOOM-Like” des années 90. Voici un premier avis sur cette aventure tranchante.

En attendant la sortie de Doom: The Dark Ages, les fans des FPS retro peuvent prendre leur mal en patience en jouant à Selaco. Bien qu’en accès anticipé, le titre offre déjà une vingtaine d’heures de contenu, sans bugs majeurs qui nuisent au plaisir. Alliant graphismes d’époque et interactivités environnementales comme Duke Nukem 3D ou Blood, ainsi que des et combats tactiques dans l’esprit de F.E.A.R., Selaco en a beaucoup sous la capot.

Présentation et histoire

Selaco est développé par un studio indépendant nommé Altered Orbit Studios. Le projet est financé en partie publiquement sur Patreon. C’est un FPS au système de combat fortement inspiré par F.E.A.R. avec de l’exploration et des secrets bien cachés. Un grand classique des FPS des années 80-90. Bien que le moteur graphique soit GZDoom (le port source pour toute carte moderne développée pour Doom et Doom 2), l’interactivité environnementale et le style graphique ressemblent plus au moteur Build (Duke Nukem 3D, Blood, Ion Fury). La violence démesurée cathartique, les arènes de combat rapides, l’achat de nourriture aux distributeurs ou plus classiquement tirer la chasse d’eau, restent des “must” pour ce genre de jeu aux tendances du dernier siècle.

Dans le futur, la Terre a subi un cataclysme apocalyptique. Celui-ci a forcé les survivants à se réfugier sur la station spatiale Selaco. Elle a été construite dans le but de simuler la vie terrestre, mais s’est vue devenir l’unique bastion de survie de la race humaine. Le joueur incarne Dawn, une agente de sécurité de l’ACE (Allied Coalition Expanse) qui devra repousser une invasion d’extraterrestres humanoïdes. Dawn a la capacité de porter une dizaine d’armes en même temps comme tout protagoniste de FPS retro, Doom Guy et B.J. Blazkowicz seraient très fiers d’elle. L’histoire de Selaco reste vague au départ, mais se développe si on lit les messages éparpillés dans les niveaux. Notez qu’il n’est pas nécessaire de tout lire pour apprécier l’expérience du jeu. Toute la narration se déroule au travers des yeux de Dawn, mais c’est au joueur de s’impliquer s’il veut s’immerger dans ce monde.

Graphismes et level design

Comme évoqué plus haut, les graphismes et le level design ressemblent beaucoup aux jeux style Duke Nukem 3D, Blood ou encore Ion Fury. Avec des cartes colorées pour ouvrir des portes, ou encore des secrets tellement bien cachés que l’on peut facilement passer son temps à explorer plus qu’à tirer. Les plus nostalgiques des FPS des années 1990-2000 y trouveront le bonheur. Heureusement, malgré les graphismes “primitifs”, nous reconnaissons facilement un monde connecté et logique.

Gameplay et progression

Selaco allie le tir stratégique et réfléchi de F.E.A.R.. C’est à dire : préparation d’embuscades et adaptation des tactiques des ennemis. Le tout avec une progression de votre héroïne au travers d’améliorations de ses armes. Les ennemis sont brutaux, précis mais ont des fois tendance à quand même se placer dans la ligne de mire du joueur de manière inconsciente. Ce même dans les difficultés plus élevées, brisants de temps en temps le côté stratégique souhaité. Heureusement, le nombre d’ennemis et leur variété force le joueur à s’adapter à son environnement comme tout FPS qui se respecte. Sachez que la munition est limitée. Un point qui vous force à utiliser l’arsenal entier.

Les ennemis sont de manière générale humanoïdes, avec des exceptions comme des drones. En progressant dans le jeu, les ennemis gagnent des bonus. Ce qui rend les soldats de base plus dangereux avec, par exemple, des grenades ou des boucliers énergétiques. Aucun ennemi ne peut être sous-estimé, surtout en nombre, nous nous retrouvons bien dans un FPS aux saveurs de F.E.A.R.. Quelque chose de plus raffiné qu’un Doom 2016 où le bestiaire est de la chair à canon.

“les ennemis gagnent des bonus, rendant mêmes les soldats de base plus dangereux”

L’arsenal reste assez standard. Fusil à chevrotine, fusils d’assaut, lance grenade, grenades variées etc…. Fort heureusement, des attaques secondaires pour chacune des armes sont débloquées avec des caisses de modification cachées dans les niveaux. Il existe deux devises dans Selaco. Des pièces détachées qui servent à débloquer des passifs sur les armes. Ainsi que de l’argent qui permet d’acheter de la munition ou du soin dans des distributeurs. Néanmoins, afin d’avoir un arsenal de modifications décent, les secrets doivent être trouvés. Ils ne sont plus vraiment optionnels, mais quasi obligatoires, surtout dans les difficultés supérieures.

Il existe également des défis divers et variés. Ils permettent de s’approprier des pièces détachées tout au long du jeu. Néanmoins, il est fort probable qu’il soit impossible de débloquer tous les passifs avant la fin du jeu, donc il est préférable de se focaliser sur une poignée d’armes fétiches.

Points positifs de Selaco

Les arènes, la fluidité des combats, la variété des ennemis et l’exploration des cartes restent le cœur de l’expérience du jeu. L’histoire, bien que secondaire à l’expérience, montre que les développeurs y ont quand même accordé de l’importance. Notamment avec le distributeur de soin et sa mascotte féminine Gwyn. Celle-ci a tendance à dénigrer l’existence de Dawn quand elle refuse d’acheter ses services.

La violence gratuite et les animations de corps démembrés recouverts de sang violet aspergé sur le visage, restent un hommage typiques des racines de Selaco. Le jeu se termine en une vingtaine d’heure si les secrets sont recherchés activement, mais jamais le temps nous parait long.

La navigation des cartes reste intuitive. Un très bon point avec la grande quantité de secrets qu’il faut trouver.

Points négatifs de Selaco

Le seul point négatif, et il reste évidemment entièrement subjectif, est la coupure de l’action pour la recherches des secrets multiples. Comme évoqué plus haut, les pièces détachées sont indispensables pour modifier ses armes. Elles sont trouvées en grande quantité dans les pièces secrètes. Si le joueur souhaite juste avancer dans le niveau et ne pas couper l’action, il est possible qu’il se sente éventuellement en sous-puissance.

Conclusion

Selaco a eu pour but d’allier les combats brutaux et tactiques de F.E.A.R., avec l’exploration élaborée des jeux Build tels que Duke Nukem 3D et Blood. Sur ce point c’est très bien réussi. Les ennemis, bien que principalement humanoïdes, offrent des tactiques variées. On s’imagine facilement ce qui nous attend lorsque l’on tombe sur eux. L’intelligence artificielle n’est pas aussi poussée que celle de F.E.A.R.. En effet, les ennemis ont des fois tendance à ignorer leur bon sens et courir tête baissée dans notre ligne de mire. À aucun moment on se sent surpuissant, tout comme il est difficile de se sentir “démuni”. Mieux encore, le titre n’est jamais injuste.

Beaucoup louent Selaco comme un FPS moderne bien exécuté, y compris John Romero ! Un des papas des premiers jeux Doom. Si on doit faire confiance à un développeur, c’est peut être bien un qui a passé plus de temps à jouer qu’à coder.

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