Après plusieurs années d’accès anticipé, The Wandering Village propose enfin sa version finale et s’offre même une sortie sur console. L’occasion pour nous de repartir nous « promener » à dos de créature géante et de gérer notre village ambulant. Si nous vous avons déjà proposé un premier test sur PC durant l’accès anticipé, cette nouvelle écriture se base sur la version finale du jeu, qui tourne sur Playstation 5.

Feuille de route en pleine survie

Le mécontentement gronde ! Les villageois sont insatisfaits ! Le culte exige qu’un villageois soit sacrifié sinon le niveau de bonheur restera au plus bas.

En tant que chef du village, je n’ai pas tellement d’autre choix si je veux garder ma population et ma force de travail. Je dois répondre aux exigences du culte et sacrifier un villageois. Il est temps de dézoomer ma caméra pour me mettre sur la vue globale sur mon Onbu. Mon Onbu est une sorte de créature légendaire, longtemps disparue, aux airs de dinosaure. Le village que je dirige s’est développé sur son dos et nous vivons en symbiose avec lui.

TEST – The Wandering Village, à dos de dino, mais cette fois-ci sur console

Une fois mon Onbu sélectionné, il est temps de choisir l’une des différentes interactions. NourrirSoigner… Ah voilà Sacrifier un villageois.

Dans mon village, le trébuchet, habituellement utilisé pour envoyer des boules de nourriture à Onbu, envoie en l’air le villageois qui sera ensuite attrapé au vol par mon Onbu. On peut d’ailleurs observer l’horrible scène en restant sur la vue Onbu, l’un des quatre niveaux de zoom proposé dans The Wandering Village. Une fois le sacrifice réalisé, la population satisfaite permet à mon niveau de bonheur de remonter.

Les gestion passe par la vue

Profitons-en pour faire le tour des différents niveaux de zoom que nous contrôlons avec le stick droit sur Playstation 5. Sur la vue la plus dézoomée, nous pouvons apercevoir notre Onbu au centre d’une carte du monde qui se promène et taille son petit bonhomme de chemin. Sur la carte, on peut identifier le biome dans lequel nous nous trouvons comme la jungle, le désert ou même l’océan. Les biomes influencent des paramètres comme la température ou l’humidité qui auront un impact non négligeable de nos productions de ressources.

On peut également, s’il on dispose du bon bâtiment dans notre village, envoyer des expéditions vers des points intérêt pour récolter des ressources. Enfin, on peut demander à Onbu de suivre une direction au prochain carrefour, instruction qu’il acceptera ou pas en fonction de votre relation avec lui.

En zoomant d’un cran, la vue vient se focaliser sur Onbu. Ce qui permet d’interagir avec lui comme une sorte d’animal de compagnie. À partir de là, on peut lui demander de se coucher, ou au contraire de courir. Au même titre que nous devons prendre soin du bien être des villageois, nous devons prendre soin du bien être d’Onbu. Son état de fatigue, sa faim ou son énergie sont des points très à surveiller. Mais les intérêts d Onbu sont parfois contradictoires avec ceux du village. Comme par exemple quand Onbu doit s’immobiliser pour dormir dans le biome désertique et que les niveaux de ressources en eau pousserait au contraire à vouloir rapidement rejoindre un autre biome.

Si on descend d’un autre cran, on arrive à la vue du village, qui permet de gérer ce dernier. Avant de détailler cette phase, j’aimerai indiquer qu‘il existe un niveau de zoom supplémentaire qui permet de profiter au mieux de la direction artistique.

Difficile de ne pas voir dans The Wandering Village la forte inspiration des oeuvres d’Hayao Miyazaki et son studio Ghibli, en particulier Nausicaä de la Vallée du Vent (1994). Le pastiche est plutôt bien fait et la direction artistique colle à l’univers de science-fiction post-apocalyptique et au propos du jeu. L’ensemble reste lisible et c’est finalement ce qui compte dans un jeu de gestion.

Dinotopia

Revenons au coeur du jeu, à savoir : la gestion du village. La gestion de l’espace est cruciale dans ce jeu, car celle-ci est limitée par la nature de l’espace de jeu: le dos d’Onbu. En début de partie, on doit recourir à l’expansion territoriale et la récolte des ressources naturellement présentes (bois, pierre, glaise, baies). Puis le village se développe, on commence à transformer les matières, à collecter de l’eau pour l’agriculture… Plus la partie avance et plus l’on devra gérer son espace et trouver comment remplacer les ressources limitées que nous sommes en train d’épuiser.

La gestion de l’eau et de l’agriculture sera particulièrement importante, d’autant plus qu’il s’agit des ressources les plus affectées par les biomes. À travers un centre de recherche, de nouveaux bâtiments peuvent être débloqués via un arbre de recherche, que j’aurai aimé plus lisible. Il est parfois difficile de trouver sur l’arbre ce que nous cherchons à construire, même quand c’est le didacticiel qui nous en parle.

Bien ficelé

Sans être un grand habitué de ce genre de jeu, j’ai trouvé les évolutions plutôt bien intégrées aux mécaniques ainsi qu’aux différentes situations que l’on rencontre. Quelle satisfaction de se préparer du mieux possible à un changement de biome!

Le jeu propose une boucle de gameplay efficace, tant est si bien qu’on peut facilement se laisser aspirer par celle-ci et rapidement jouer plusieurs heures de suite. Entre l’adaptation aux changements de biome, la gestion des ressources, la gestion du bonheur des villageois, la gestion d’Onbu et de ses déplacements, on ne chôme pas. Le jeu a réussi à me happer sur des sessions allant parfois jusqu’à 4h à la suite, ce qui est pour moi une bonne indication de ses qualités.

Cela tient peut-être au mode Histoire, qui fait aussi office de didacticiel de luxe. Celui-ci se déclenche lorsque l’on répare une antenne de télécommunication en friche sur le dos d’Onbu. On peut recevoir notre première transmission de Nona, une scientifique qui nous informe que le monde a subit la propagation de champignons toxiques qui a causé un effondrement de la civilisation humaine, qui est maintenant redevenue nomade et doit se battre pour sa survie. Mais Nona a une solution et a besoin de notre aide.

Ce mode Histoire est l’un des éléments principaux d’amélioration depuis le lancement de l’accès anticipé. Il permet d’accrocher les joueuses et joueurs qui auraient peut-être manqué d’objectifs à remplir sans cela. Il fait aussi office de très bon didacticiel et dure assez longtemps pour qu’on reste accroché au jeu et pourra même suffire pour beaucoup. Il y aura bien évidemment les fans, qui pourront prolonger le plaisir. Mais ce mode a su me convaincre et me donner une ligne à suivre.

Bonne ergonomie sur consoles

Comme tout jeu de gestion, en particulier sur consoles et quand on joue à la manette, l’interface est un élément central. Ici, malgré quelques couacs, j’ai trouvé que l’ergonomie est plutôt efficace, surtout que la gestion du défilement du temps se fait avec les touches L2 et R2 et que le jeu, en tout cas dans ses premières heures, nous guide suffisamment et n’est pas trop exigeant pour que les manipulations un peu maladroites soient un problème.

Je déplore malheureusement quelques localisations françaises un peu hasardeuses, mais dont l’existence et la qualité générale est déjà louable.

Les jeux vidéo suisses ont parfois de la peine à percer pour diverses raisons. Avec The Wandering Village, toutes les ressources sont là pour réussir la mission. L’attachante symbiose avec Onbu propose un jeu accessible, non-violent, au propos malheureusement très contemporain sur l’état de notre planète. Mais il est aussi un message d’espoir que l’humanité saura retrouver une coexistence fructueuse avec son environnement, pour s’adapter au changement et continuer notre « promenade » à travers les âges.

Pour ma part, c’est un grand OUI pour cette gestion à dos de dino postapo.

J’ai aimé :

  • Le mode Histoire et le didacticiel
  • la direction artistique très Ghibli et le côté un peu solarpunk

J’ai moins aimé :

  • Les soucis de localisation en français
  • Quelques soucis d’ergonomie à la manette ainsi que sur l’arbre de recherche

C’est plutôt pour toi si…

  • Tu veux un jeu de gestion/survie accessible
  • Tu aimes le côté symbiotique avec les animaux

Ce n’est plutôt pas pour toi si…

  • Tu es vraiment allergique aux jeux de gestion
  • Tu es éco-anxieux

The Wandering Village
Studio: Stray Fawn Studio (Suisse)
Éditeur: Stray Fawn Studio (Suisse) et WhisperGames (Chine)
Date de sortie: 17 juillet 2025 (fin d’accès anticipé)
Classification: PEGI 3
Prix: Autour de CHF 30.- en version dématérialisée ; édition limitée physique prévue fin 2025
Moteur graphique: Unity
Plateformes: Steam (Windows, macOS, Linux, Steam Deck), Microsoft Store (Xbox One, Xbox Series S|X, Windows), PlayStation 4 and 5, Nintendo Switch 1 et Switch 2

Conditions du test: clef PS5 mise à disposition par le studio

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