Silent Hill 2, faire du neuf avec du vieux : le mode d’emploi.

Il y a plus de 20 ans, on découvrait pour la première fois les aventures de James Sunderland, un trentenaire un peu paumé qui se lançait dans une quête absurde ; retrouver sa femme emportée il y a plusieurs années par une mystérieuse maladie dans la mythique cité Silent Hill.

Deuxième volet d’une saga culte, le remake dont on va parler aujourd’hui commence de la même manière que son grand frère, mais on comprend très vite qu’on aura le droit à bien plus que du réchauffé. Notre cher Jimmy se lance dans cette même rengaine dans ces WC publics cradingues à l’entrée de la ville maudite avant de plonger tête baissée dans cet enfer de brume à la recherche de Mary. Et comme par miracle, nous sommes transportés dans le temps, on a l’impression de retrouver un vieux copain qu’on a perdu de vue et pourtant, l’amour et l’émotion sont restés intacts.

Tout n’est cependant pas exactement comme dans les vieux souvenirs. Les protagonistes ont perdu leur côté Uncanny Valley et loufoque d’antan au profit d’une plus grande richesse émotionnelle, ce qui les rend plus humains. James n’est plus aussi déconnecté que par le passé, il souffre, est essoufflé, confus et terrorisé, tout comme nous avec notre manette dans la main, un peu par mimétisme. Et en effet, bien que l’on se retrouve confronté aux mêmes horreurs que jadis, ce qui était inquiétant, surtout par son atmosphère lugubre et glauque, est aujourd’hui terrifiant.

Bien que le combat soit devenu infiniment plus dynamique, il reste compliqué à maitriser. Les ennemis sont extrêmement mobiles et lorsqu’ils nous tombent dessus à plusieurs dans des couloirs étroits et sombres, attendez-vous à pousser un hurlement des plus perçants. Fini les créatures au QI de plancton, place aux prédateurs sadiques qui ne vont pas se gêner de vous attaquer par surprise. Vous ne serez jamais serein, même si cette bonne vieille radio vous indique la présence d’ennemis. La paranoïa vous collera à la peau.

Notre héros n’est pas un militaire ou un flic surentrainé, c’est un regular guy. Il ne dispose pas d’une palette de coups très variée, cependant il en a dans le froc. James balaie les airs avec son gourdin clouté, tel un forcené qui se bat pour sa vie. Il écrabouille les créatures du cauchemar avec une violence inouïe et là, on ne peut que souligner la beauté du gamefeel et le soin apporté aux détails sonores et visuels. On ressent chaque coup reçu ou distribué, ce qui rend les scènes d’action encore plus prenantes.

Dans Silent Hill 2 quand on ne sue pas, on cogite. Les énigmes sont toujours aussi, si ce n’est plus coriaces que dans la version originale. En plus de la difficulté de celles-ci, elles sont directement reliées à l’histoire et remplies de symbolismes et de métaphores. De sombres bâtiments décrépis sont de véritables dédales dans lesquels vous allez facilement vous perdre. Ce sentiment de déboussolement est largement compensé par la possibilité de débloquer des raccourcis, ce qui dissipe toute source de frustration. Lors de ces phases de fouille, la carte sera votre meilleur ami, mais aussi votre ennemi. Car contrairement à beaucoup de jeux du genre, consulter, cette dernière ne met pas le jeu en pause et on ne peut la lire avec aisance sans un bon éclairage.  Ceci a pour conséquence une immersion accrue et un sentiment d’insécurité qui rampe sous votre peau.

Le jeu n’est pas exclu de défauts. On pourrait citer des problèmes de lisibilité lors de mouvements de caméra brusques et des petits bugs d’affichage. Certaines actions ne s’accompagnent pas d’une animation et lorsque notre personnage est blessé, un gros cadre rouge ensanglanté entoure James, ce qui a tendance à nous sortir un peu du jeu. Il y a beaucoup d’affrontements et à force de les enchaîner, on ressent une certaine forme d’anesthésie.

Pour conclure, Silent Hill 2 reste un classique du survival horror, cette version dépoussiérée est bien plus qu’un lifting esthétique, la Bloober Team a composé une véritable ode à Team Silent.

Ce jeu va faire plaisir autant aux fans hardcore qui y retrouveront de nouveaux défis et plein de clins d’œils à la saga dans sa globalité qu’aux gens qui découvrent l’univers pour la première fois. Amateurs de sensations fortes, vous pouvez y aller les yeux fermés. Akira Yamaoka a enrichi la collection de musiques présentes dans ce nouvel opus et les bruitages sont plus réalistes et épouvantables que jamais. Sans être parfait, le jeu est une franche réussite qui redonne du souffle à l’une des franchises les plus iconiques du genre. On en redemande !

Silent Hill 2 Remake sort le 8 octobre sur Playstation 5 et PC.

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