Astronomie : Un trou noir massif dans la Voie Lactée

Chez JVMag.ch, on parle surtout de jeux vidéo et de culture geek. Mais nous avons tendance à oublier que certains geeks ont la tête tourné vers les étoiles et raffolent d’astronomie.

Pour cette première tentative de vous parler d’astronomie (dont votre serviteur raffole), nous vous rapportons qu’un gigantesque trou noir vient d’être découvert dans notre Galaxie; la Voie Lactée.

Situé à moins de 1926 années-lumière de la Terre dans la constellation de l’Aigle, le trou noir, Gaia BH3, a été découvert par le satellite Gaia. Cette découverte revient à une équipe de scientifiques, dont des astronomes de l’Université de Genève.

Faisant partis de la famille des trous noirs stellaires, ils sont beaucoup plus petits que les trous noirs supermassifs, comme Sagittarius A. Il s’agit du trou noir qui se trouve au centre de notre Galaxie.

« C’est le trou noir stellaire le plus massif jamais découvert dans la Voie Lactée. Jamais un trou noir de cette taille n’avait été détecté, si ce n’est dans des galaxies lointaines. » Affirme Pasquale Panuzzo, chercheur CNRS à l’Observatoire de Paris.

Détecter l’invisible

Pour revenir à la sonde Gaia, celle-ci ne peut pas vraiment détecter les trous noirs qui n’émettent pas de lumière. Mais il est possible de mesurer la distance des astres et leur trajectoire dans l’espace. De ce fait, les scientifiques peuvent déterminer si une étoile est simple ou si elle a un compagnon à partir de ces perturbations. A partir de là, le CNRS a pu déduire qu’une étoile située dans la constellation de l’Aigle subissait des variations de position et de vitesse à cause de la présence d’un objet extrêmement massif : Gaia BH3.

Gaia BH3 est un trou noir « dormant ». Cela signifie donc que celui-ci est trop loin de son étoile et qu’il ne peut pas lui arracher de la matière. Il en résulte donc que le trou noir n’émet aucun rayonnement X; ce qui rend sa détection « quasi » impossible.

Autre fait intéressant; le trou noir serait beaucoup trop massif. Gaia BH3 a la particularité d’être beaucoup plus grand que les modèles établis jusqu’à présent. D’habitude, les trous noirs ne dépassent pas 20 masses solaires. Ici, on parle d’une masse de 33 soleils et il bat le précédent record de CygX-1, d’une masse de 20 soleils.

La cause de cette « anomalie » serait du à la composition de l’étoile originelle de BH3. Pauvre en métaux, les étoiles formées très tôt dans l’histoire de l’univers auraient tendance à former des trous noirs bien plus massifs que ceux ayant été enrichis par l’hélium ou l’hydrogène. Preuve supplémentaire, l’étoile accompagnant BH3 est également pauvre en métaux. Ceci serait donc le début d’une réponse probable.

C’est quoi un trou noir en fait ?

Les trous noirs résultent de l’effondrement des étoiles massives en fin de vie. Après la mort de l’étoile, le noyau s’effondre sur lui-même et expulse les couches externes de l’étoile en une immense explosion ; la supernova. Quant aux restes des matières internes, celles-ci se concentrent en un petit point : La singularité. De ce fait, la gravité devient si extrême que rien ne peut y échapper, y compris la lumière.

Mais d’où viennent les images comme celles-ci alors ?

La plupart du temps, ce sont des visions d’artistes. Comme nous l’avons souligné, les trous noirs n’émettent pas de lumière. Cependant, en absorbant des étoiles ou des nuages de gaz, un disque d’accrétion se forme et s’accompagne de l’horizon des évènements; le pourtour du trou noir. C’est à partir de là que les scientifiques peuvent découvrir ces gigantesques objets célestes.

[Sources : CNRS et ASC]