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TEST – Forza Motorsport, une vraie simulation

Après cinq longues années sans frôler l’asphalte d’un nouveau circuit, la saga Forza Motorsport nous ouvre enfin les portes de son paddock. Le moment de laisser de côté les shorts et les chemises pour endosser une vraie tenue de pilote. Manette et volant en main, après trois dizaines d’heures à tourner sur les tracés du monde entier, voici mon avis sur cette expérience dont il est difficile de se détacher. Posez-vous bien au fond du baquet, serrez votre harnais, Forza Motorsport est là pour s’installer un très long moment, et c’est tout ce qu’on lui souhaite.

Essai

TEST - Forza Motorsport, une immersion grisante

Si Horizon a réussi à s’imposer en maitre dans la discipline « arcade », Motorsport a une montagne à gravir pour prouver qu’il a, lui aussi, sa place parmi les géants. Il doit trouver l’équilibre difficile entre l’accessibilité et l’exigence. Il doit être le jeu qui est amusant et agréable tout en proposant un challenge soutenu, parce que c’est bien ça la promesse de ce « Reboot ». Un jeu sérieux où on ne sort pas de la trajectoire idéale, et où le bac à sable est synonyme d’échec ou de pénalité.

Dans la plus pure tradition Forza, le jeu s’ouvre et nous laisse piloter différents véhicules avec des emplacements différents. L’occasion de découvrir que la météo aura le rôle le plus important. Dès les premiers instants, dès le premier retour de force, j’ai compris que Forza Motorsport n’était pas là pour nous faire plaisir. La victoire se mérite. Il faudra se battre contre les adversaires, mais ce ne sera pas votre combat le plus difficile. En effet, votre véhicule sera votre plus grande source de transpiration.

Ne vous inquiétez pas pour autant. Motorsport propose une panoplie de réglages pour vous aider à le dompter. Les aides sont là pour vous accompagner au même titre que la difficulté que vous allez pouvoir régler presque à la volée. Ce n’est pas tout, suivant votre envie du jour, il est possible de choisir sa position de départ sur la grille. Si vous vous sentez d’attaque, partez derrière, bien évidemment, plus vous vous élancez loin dans le classement, plus la récompense sera copieuse. Ces réglages me font penser à FIFA (EA Sports). Où en plus d’avoir des aides du jeu, vous pouvez affiner la difficulté avec le choix d’une équipe plus faible (le choix de la place dans notre cas ici). Un très bon point qui donne plus de liberté aux joueurs.

Qualification

Plus de 500 voitures, et une grosse appréhension sur la sensation de chacun d’entre eux. Et pourtant, le studio Turn 10 a réalisé un travail colossal. Chaque tour de piste avec un bolide différent m’a procuré une sensation différente. Survirage, sous-virage, blocage des roues, glissades, à la manette, tout passe par vos yeux et les mains et ça marche. Bien que le contrôleur Xbox propose bien moins de ressenti que son concurrent, la sensation offerte par les images est incroyablement immersive. Les mouvements sont parlants et crédibles. Au volant, la barre est bien sûr encore plus haute. Le combo de la physique ressentie dans les mains et des effets visuels nous plongent dans de vrais émotions. Un dépassement peut vraiment donner le sourire, tout comme un enchainement de virages parfaitement exécuté.

TEST - Forza Motorsport, une immersion grisante

La maitrise de l’image est donc la première pierre à l’édifice de l’immersion, mais elle est suivie de près par un autre aspect tout aussi important; le son. Forza Motorsport offre un rendu sonore exemplaire. Je ne me souviens tout simplement pas quand, pour la dernière fois, j’ai autant été bluffé par l’audio proposée.

Bien évidemment, histoire de rajouter un dernier étage à la construction de « l’immersion », Forza Motorsport est diablement beau. Il n’est pas aussi impressionnant que l’on peut le penser pour autant. J’ai eu la chance de parcourir des milliers de kilomètres sur une version PC qui tourne parfaitement bien. Le studio maitrise son sujet, mais j’ai quand même l’impression qu’ils ont voulu trop en faire sur certains éclairages et reflets. Dans certaines configurations ce n’est juste plus naturel et cela se voit. Pourtant, encore une fois selon la configuration de la piste et de l’heure, le jeu peut donner un rendu photoréaliste.

TEST - Forza Motorsport, une immersion grisante

Pour clôturer ce chapitre sur l’immersion, je ne pouvais pas passer à côté de la sensation de vitesse. En vue intérieure, vous allez la ressentir, en extérieur elle est plutôt discrète, mais en vue pare-chocs ou capot, c’est tout simplement impressionnant. Une fois que vous allez y gouter, ce sera difficile de revenir en arrière.

Course

Passé l’euphorie des émotions et des sensations, Forza Motorsport a aussi du contenu à offrir. Malheureusement, ici tout n’est pas si rose. Premièrement, seuls 20 tracés vont vous accompagner au lancement du jeu. J’espère que nous verrons très vite arriver les premiers ajouts, et ce bien sûr sans passer à la caisse. Heureusement que les développeurs ont été généreux sur les véhicules, sans oublier l’énorme possibilité de personnalisation et d’améliorations. Mais les circuits ne sont pas la plus grosse lacune du jeu.

Une fois encore, nous n’avons pas le droit à une vraie montée en puissance. La « carrière » est au final un long enchainement de courses, qui a bien sûr pour but de vous faire découvrir des bolides toujours plus puissants. Mais il y a toujours cette possibilité de jouer autre chose. De louer de manière illimitée des gros véhicules pour tourner sur des circuits avec vos réglages. Une liberté presque totale qui me fait me questionner sur l’interêt des « championnats » alignés sans but précis.

L’architecture de la compétition est certainement le point faible du jeu, mais heureusement, ce n’est pas le plus important. J’ai bon espoir que les développeurs alimentent de manière (très) régulière les compétitions et arrivent à créer quelque chose de croustillant au fil du temps.

TEST - Forza Motorsport, une immersion grisante

D’ailleurs, je tiens à préciser que le jeu est très malléable et que c’est un excellent point. Par exemple, vous pouvez lancer votre course simple, et une fois dans les paddocks, vous pouvez changer à la volée la météo, l’heure, et même votre véhicule. À partir de là, vous pouvez donc rester sur votre circuit favoris et tester des dizaines de configurations sans jamais avoir besoin de retourner au menu.

Arrêt au stand

Les stands ont été demandés durant de longues années par la communauté, et Turn 10 l’a bien compris. Histoire de nous montrer qu’ils sont bien là, ils sont un point central. Un passage obligé en début de course, après les essais, ou pour des réparations, ils sont une plaque tournante qui a ses animations et ses propres caméras qui rajoutent un petit plus à l’immersion globale du jeu.

TEST - Forza Motorsport, une immersion grisante

Finalement, après des heures sur le jeu, c’est là où je me sens le mieux; le circuit. Forza Motorsport me donne envie d’oublier son menu ennuyeux et ultra classique pour aller m’installer dans les stands, faire mes réglages, enchainer les tours d’essai, m’arrêter pour ajuster quelques options et repartir.

Il faut être honnête, une fois que l’on est pris dans le jeu de la performance (vis à vis de soi) on se prend à vouloir gratter chaque miette de demi-seconde, et c’est une sensation grisante. Un ressenti que j’ai connu avec Assetto Corsa ou plus récemment Automobilista 2, mais que je retrouve ici. À la sueur du pilotage, à l’exigence du circuit et l’adaptation face à la météo. Bravo FM.

Podium

C’est réussi, et je ne veux pas tourner autour du pot. Forza Motorsport m’a procuré et me donne encore maintenant les sensations que j’aime avoir d’un jeu de course. Son immersion est fabuleuse, la richesse qu’il offre à tous nos sens est grisante. Mais encore une fois, il faut garder à l’esprit que c’est un jeu exigent, nous sommes ici en face d’une vraie simulation. Je me suis demandé par moment comment certaines courses pourraient être jouées à la manette tant il est compliqué d’être précis avec un maigre centimètre comme rayon de braquage.

TEST - Forza Motorsport, une immersion grisante

Très beau, photo-réaliste par moment, Motorsport est maitrisé de bout en bout et ne tremble jamais des jambes. Solide et efficace, il manque quand même d’un excédent de contenu. Il faut plus de circuits, il a aussi besoin de tracés pour celles et ceux qui ne veulent pas juste « tourner en rond ». Et il a besoin de championnat un peu plus corsé et pourquoi pas d’un scénario. Dernier point sombre au tableau, l’intelligence artificielle des concurrents. Comme tout au long de cet article, elle est absente. Sur un rail, elle n’hésite pas à vous toucher sans raison, l’évolution n’est pas là. Mais c’est une habitude de nos jours.

Il a donc quelques lacunes, mais son but premier est atteint. Et pour les manquements, j’ai envie de croire en Turn 10 qui ont réussi le pari difficile d’insuffler un vrai changement à la licence. Merci pour les émotions.

[Note générale 8/10]

Les + :
– Immersion totale
– Vraiment exigeant
– Agréable en manette, exceptionnel au volant
– Techniquement impressionnant…
– Riche en véhicules
– Très accessible
– Des options de réglage à outrance

Les – :
– Manque de circuit
– Une vraie carrière inexistante
– Intelligence artificielle sur des rails
– … avec parfois des inégalités marquantes

Contexte de l’avis
– Clé offerte par Xbox via Faktor3
– Joué sur PC, aussi disponible sur Xbox Series X|S

Conditions du test

Notre test a été effectué sur le Lenovo Pro 7i. Un ordinateur équipé d’une RTX 4080 (mobile) ainsi que d’un Intel i9-13900HX.


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Publié le 04.10.2023 à 09:02.

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