
Après plusieurs semaines entre nos mains, il est enfin venu le temps de vous offrir notre comparatif entre la proposition Playstation VR2 et ce qu’offre le PCVR via le Quest 2. Attention, ici nous n’allons pas comparer directement les prix, ou les performances, mais plutôt nous orienter vers l’immersion, les sensations ou encore la prise en main. Les deux technologies sont impressionnantes et offrent chacune des avantages, mais aussi des inconvénients.
Si vous nous suivez depuis longtemps, vous savez qu’en Suisse, nous organisons grâce à différents événements des sessions d’essais en réalité virtuelle. C’est un milieu que l’on maitrise au sein de la rédaction et dans lequel on a tous plongé dedans en 2015 avec l’Oculus Rift DK2. Après avoir essayé, et fait essayer tous les casques du marché, voici donc nos impressions sur ce segment. Celui qu’on espère encore et toujours voir exploser tant le potentiel est énorme.
- Réglages
- Tracking
- Les casques en détails
- Qualité d’images
- Rendu en jeu
- Nausées
- Expérience utilisateur globale
- Conclusion
Réglages

Avant de vous jeter dans l’immersion que peut offrir un casque à réalité virtuelle, il est bon de rappeler qu’un périphérique VR doit être configuré avant tout. Certains aspects, comme vous allez le voir, sont plus compliqués et nécessitent un peu plus de “bricolage”.
- Quest 2 autonome : Pour pouvoir jouer avec un PC en réalité virtuelle via le Quest 2, il vous faudra obligatoirement configurer le casque et votre zone de jeu. Une étape que vous pouvez faire de manière autonome depuis l’appareil. Ici l’assistant proposé par Meta est simple d’utilisation. Vous réglez la hauteur du sol avec vos manettes, ainsi que l’extrémité de votre zone de jeu. Cette fois-ci encore via les contrôleurs.
- Quest 2 PCVR : C’est ici que les choses se compliquent. Une fois votre zone configurée, vous avez désormais la possibilité de jouer de manière câblée, ou sans-fil. Si vous optez pour la seconde proposition, vous allez devoir impérativement posséder une borne WiFi assez performante afin de ne pas avoir de latence. Comptez un budget de 100.- CHF, pour avoir accès à l’expérience ultime. Une fois la connexion établie, c’est le moment de franchir les étapes pour lancer un jeu. C’est ici que les choses se compliquent. En effet, pour pouvoir jouer via Steam, par exemple, vous allez devoir passer par l’interface “Quest autonome”, puis “Oculus desktop” et pour terminer par “Steam VR”. Un exercice plutôt lourd.
- Playstation VR2 : Le fabricant de consoles propose, selon nous, la meilleure technique. Une fois le casque enfilé, la configuration se fait pratiquement de la même manière que pour la partie Quest 2 autonome. Ceci avec en plus un scan automatique de votre environnement. Il faut le dire, Playstation a simplifié au maximum la procédure. Cette simplification ne s’arrête pas là, puisque quand vous décidez de poser votre casque, vous pouvez continuer de jouer sans problème sur votre télévision sans devoir changer quoi que ce soit. Une chose impossible avec l’expérience PCVR. On termine ici avec le réglage des lentilles, à savoir l’écartement entre les deux objets, qui se fait ici de manière manuelle. À contrario du Quest 2.
Sans trop de surprise, le Playstation VR2 propose la configuration la plus facilité face à l’expérience PCVR qui peut facilement devenir scabreuse par moment.
Tracking
C’est un passage obligé. Au fil des années, le suivi (tracking) des contrôleurs a énormément évolué. Si au début des caméras ou des capteurs infrarouges étaient nécessaires, aujourd’hui, tout se passe via le casque. Dans les deux cas, Playstation VR2 comme Quest 2, tout se déroule de manière fluide. Notez quand même que les manettes du PSVR2 semblent être plus sensible à certains éléments, ce qui conduit à une perte plus facile du tracking.
La lumière doit être plus optimale que pour le PSVR2, et il faudra aussi éviter les grandes baies vitrées qui génèrent trop de reflets. C’est un détail à prendre en compte, et une chose à contrôler si vous avez des soucis de décrochements.
Hormis ce petit écart lié à la sensibilité, les deux expériences sont simplement excellentes.
Les casques en détails
Comme nous l’avons évoqué en début d’article, chaque casque propose des avantages, mais aussi des inconvénients. Voici les points importants à savoir pour chaque appareil.
- Quest 2 : Les Quest 2 propose un système d’attache plutôt simpliste. Il se compose d’une sangle qui s’allonge. Une partie qui sera très vite remplacée par quelque chose de plus pratique et de plus efficace, mais qui a aussi un cout. Le casque est assez lourd puisqu’il propose un véritable mini-PC à l’intérieur. Néanmoins, il reste compact et les matériaux sont d’une très bonne qualité. En effet, au fil des années, il ne semble pas avoir pris une ride. Il inclut aussi des haut parleurs d’une qualité raisonnable, mais qui offre surtout la possibilité de profiter du son. Ceci sans avoir besoin d’écouteurs ou d’un casque supplémentaire. Pour finir, le Quest 2 est agréable sur la tête est se laisse facilement porter plusieurs heures et aucune gêne n’est a relevé.
- Playstation VR2 : Le Playstation VR2 offre un arceau de serrage très bien pensé. Le premier casque VR du fabricant avait déjà réussi cette étape, et ici le PSVR2 renforce encore plus sa maitrise. Une fois à l’intérieur, le casque isole totalement, à contrario du Quest 2 qui peut laisser traverser la lumière. L’appareil propose en supplément un retour haptique dans les jeux, ce qui renforce évidemment l’immersion, mais surtout le suivi des yeux. Une technologie qui ne semble pas encore tout à fait maitrisée selon les expériences. Certains utilisateurs souffrent de flou. Du côté de la prise en main, nous avons toutefois noté une gêne notable après quelques heures de jeux. Le casque appuie sur la partie supérieur du crâne de manière désagréable, et le constat est le même avec les lentilles qui viennent taper le nez. Du côté du son, ici le casque est fourni avec des écouteurs. Pour finir, nous avons tout de même envie de vous dire que ce Playstation VR2 ressemble parfois à un jouet dans les mains avec son gros gabarit et son plastique qui sonne creux. Une sensation qui s’efface bien évidemment une fois l’appareil sur la tête.
Comme vous pouvez le voir, les deux expériences sont très différentes, et la physique des casques est elle aussi très différente.
Qualité d’images
On entre cette fois-ci dans le vif du sujet avec ici encore deux expérience très différentes. Première différence notable, le champ de vision du Playstation VR2 est plus grand, sur les côtés, mais aussi en hauteur. Deuxième différence notable, le PSVR2 propose une dalle OLED. Quand vous êtes dans le noir, vous êtes véritablement dans le noir total, et c’est bien sûr encore plus accentué par l’isolation du casque simplement parfaite. Attention tout de même, nous vous conseillons de baisser la luminosité du PSVR2 qui est vraiment brutale et qui risque de vous faire couler une larme des yeux quand vous traverser une lumière blanche très forte.
Petit passage obligé par le Screen Door Effect, à savoir; l’effet de grille. La fameuse grille de pixels que vous pouvez voir à l’œil nu si vous vous concentrez bien. Pour le Quest 2, le SDE est présent, et c’est un fait. Encore plus dans les jeux mal optimisés pour la réalité virtuelle, où les modèles/textures laissent facilement entrevoir la grille. Du côté du Playstation VR2, l’effet est quasiment imperceptible, même en se concentrant comme il faut, il est quasiment impossible de discerner quoi que ce soit. La dalle est décidément très bonne.
Rendu en jeu
Si de manière globale le Playstation VR2 est selon nous meilleur, le rendu en jeu reste tout de même un peu différent. En effet, la proposition de Sony est excellente, mais reste en dessous de l’expérience Quest 2 couplée à un bon PC sur un titre optimisé. Nous allons comparer le comparable. Le rendu d’Half-Life Alyx est légèrement en dessus des images offertes par Horizon Call of the Moutain. Dans ce dernier, nous avons eu la sensation que certains aspects techniques sont un peu plus grossier. Le rendu global est moins fin. Bien évidemment, si vous n’avez jamais, ou rarement gouté à ces expérience, nous ne sommes pas sûr que vos yeux verront une réelle différence.
Notre constat se calque aussi sur le fameux Gran Turismo 7 que nous avons mis à l’épreuve face à Automobilista 2. Si l’effet de profondeur dans GT7 est parfait à l’intérieur des voitures, nous avons la sensation qu’à partir du parebrise, le jeu est une image plus plate. Alors que dans Automobilista 2, par exemple, l’effet de profondeur semble infini, et ce constat est le même sur Assetto Corsa.
La question se pose maintenant de savoir si ce rendu va être amené à évoluer. Le monde de la réalité virtuelle est plutôt “frais” pour la plateforme Playstation. Là où certains sont habitués à travailler avec sur PCVR. Malgré tout, sachez que le rendu en jeu n’est pas le même et cela ne semble pas provenir de la performance, mais plutôt de la manière dont est exploitée la technologie.
Nausées
La réalité virtuelle est très souvent abandonnée par les utilisateurs en raison de malaises. Le motion sickness est légion, et vous pouvez le calquer sur l’expérience de se sentir mal en voiture en regardant autre chose que la route. Sauf qu’ici vous êtes chez vous, et que vous ne bougez pas, mais que votre cerveau à l’impression de se déplacer. Sur le Quest 2, pour la partie PCVR, c’est une partie délicate. En effet, il vous faut impérativement avoir une bonne machine pour que la quantité d’images par secondes reste stable. Sans quoi vous allez sortir de l’immersion, et en plus vous faire brasser. Mais même avec une bonne machine, les expériences PC peuvent donner le tournis. Malheureusement, le constat est le même sur Playstation VR2, et ce malgré la stabilité du rendu. À la rédaction, nous avons eu des personnes qui souffrent plus dans un cas que dans l’autre, et vice-versa.
Un phénomène qui n’est donc pas prêt de disparaitre, et qui continuera de faire débat. Il n’y a pas de gagnant ici.
Expérience utilisateur globale; PCVR vs. PSVR2

Après plusieurs centaines d’heures en réalité virtuelle, nous allons tenter de vous guider du mieux que possible, sans parler d’argent.
- Si vous souhaitez une expérience simple, plug-and-play et très efficace. Ils vous faut vous orienter vers le Playstation VR2. Attention, l’offre est pour le moment limitée à une quarantaine de jeux, avec seulement une poignée d’expériences vraiment prenantes, et jouables sur du long terme. Le casque est excellent, malgré ses soucis de gênes physiques, et il va continuer d’évoluer et d’exister dans l’écosystème Playstation, mais aussi sur le marché VR qui semble lui faire confiance.
- Si vous voulez l’expérience ultime de la réalité virtuelle, sans-fil, optez pour un Quest 2 afin de l’utiliser pour du PCVR. Les jeux et expériences se comptent par dizaines, voir centaines. Malheureusement, il faut partir du principe que ce n’est pas le casque le plus performant. De l’autre côté, il propose aussi une expérience totalement autonome avec un catalogue qui, ici aussi, s’étoffe de mois en mois. Sans oublier les mods impressionnants comme par exemple celui de Cyberpunk 2077. Ce n’est pas tout, le Quest 2 offre aussi le tracking des mains, des expériences “professionnels”, ou encore des divertissements communautaires comme par exemple la possibilité de regarder à plusieurs un film. Un écosystème déjà bien huilé qui a un publique bien encré.
Nous sommes donc à nouveau face à dilemme que nous ne pouvons pas résoudre. Les deux casques peuvent finalement être “complémentaires”, ou alors votre choix doit s’adapter à votre besoin et vos envies.
Conclusion
Après plusieurs années d’existence, la réalité virtuelle semble être arrivée à un tournant. Les utilisateurs continuent à être départagés sur leurs expériences. Parfois bonnes, parfois mauvaises, parfois amusantes, parfois ennuyeuses, nous en sommes encore à ce stade où il manque cruellement un véritable catalogue et ce qu’importe la plateforme. Nous apprécions énormément l’offre de Playstation puisqu’elle est simple, et propose un écosystème complet. Là où la partie PCVR continue de faire n’importe quoi avec des exclusivités par plateforme et une manière plus complexe de mettre le système en place. Des défauts qui sont bien évidemment effacés si vous souhaitez faire autre chose que du jeu vidéo.
Au moment où nous écrivons ces lignes, nous avons simplement envie de vous dire que les deux expériences sont complémentaires. Personne ne marche sur personne, et bien évidemment, votre choix sera porté par le budget, ou encore la machine que vous avez à disposition chez vous. Nous espérons simplement que l’arrivée d’un casque plus ouvert au grand publique fera grandir l’intérêt de la réalité virtuelle auprès des développeurs, et des éditeurs.