Bethesda a pris tout le monde de court avec l’annonce surprise – en shadow drop – d’Oblivion Remastered, un retour inattendu pour l’un des RPG les plus marquants des années 2000. Confié aux soins du studio Virtuos, ce remaster ne se contente pas d’un simple coup de peinture : il ambitionne de redonner vie à un classique, tout en modernisant ses fondations.

Loin du remaster paresseux, Oblivion Remastered flirte avec les codes du remake, sans toutefois les assumer pleinement. Si Bethesda le présente officiellement comme un remaster, la richesse des modifications apportées — notamment graphiques et techniques — pousse à parler d’une version «remaster ++ ». Le jeu tourne désormais sur Unreal Engine 5, avec à la clé un rendu visuel nettement plus soigné : textures retravaillées, éclairages repensés, effets atmosphériques enrichis. L’univers de Cyrodiil gagne en densité et en lisibilité, sans trahir l’âme du titre original.
Sur le plan du gameplay, plusieurs améliorations notables viennent moderniser l’expérience. Le système de combat a été revu : plus fluide, plus lisible, il offre un meilleur retour des coups et une sensation de contrôle renforcée. Le tir à l’arc, autrefois rigide et peu engageant, bénéficie également d’un traitement plus dynamique. Manette en main, la différence se fait sentir, sans pour autant bouleverser les habitudes des vétérans.
Mais cette remise à niveau ne se fait pas sans concessions. Et la plus criante d’entre elles reste l’absence de version française audio. Un choix surprenant et regrettable, surtout quand on sait que la VF existait dans le jeu original. Le tollé suscité par cette décision est compréhensible : pour un jeu aussi narratif, cette omission laisse un goût amer, que les efforts techniques ne parviennent pas tout à fait à compenser. Heureusement, la communauté modding propose déjà une solution à l’absence criante de VF à travers le mod FrenchyBlivion, qui permet de restaurer les doublages originaux de 2006 dans Oblivion Remastered.
Autre sujet de débat : l’abandon des contraintes liées à la création de personnage. Désormais, le joueur peut façonner son avatar comme bon lui semble, indépendamment de sa race ou de sa spécialisation initiale. Cette liberté accrue ravira les amateurs de flexibilité, mais risque de décevoir les puristes, attachés à une construction plus dirigée et immersive. Le sentiment de progression cohérente et les choix engageants, piliers de l’expérience RPG, s’en trouvent quelque peu dilués.
À qui s’adresse Oblivion Remastered ?
Ce remaster s’adresse à un public large. Que vous soyez un fan de la première heure, désireux de redécouvrir Cyrodiil avec un regard neuf, ou un curieux de longue date qui n’avait jamais osé franchir le pas à cause de l’aspect visuel daté du jeu original, cette version modernisée est une excellente porte d’entrée. Même les nouveaux venus dans l’univers The Elder Scrolls y trouveront une introduction solide à la licence, avec un équilibre entre narration, exploration et liberté d’action. Oblivion Remastered parvient ainsi à fédérer les vétérans comme les néophytes, en offrant une expérience accessible, tout en restant fidèle à l’esprit du jeu d’origine.
Verdict
Oblivion Remastered réussit là où beaucoup échouent : redonner de l’éclat à un titre culte sans le trahir. Visuellement impressionnant, mécaniquement affiné, il propose une relecture ambitieuse, presque audacieuse. Mais quelques choix éditoriaux — notamment l’absence de VF et la simplification du système de progression — l’empêchent de tutoyer l’excellence. Un retour réussi, certes, mais pas sans fausses notes.