En ce samedi 25 janvier 2025, nous nous sommes rendus au 1ᵉʳ étage de Pyxis. La Maison de la culture et de l’exploration numérique à Lausanne pour la 16ᵉ édition de la Global Game Jam 2025.

Le bâtiment, perché dans la Cité et qui abritait autrefois le mudac, propose depuis novembre 2023 un hub créatif. Ainsi qu’une programmation autour du numérique et des jeux vidéo. Un lieu idéal donc pour organiser une game jam. À savoir : un marathon de création de jeu vidéo, seul ou en équipe, de 48h.
Attention, on ne parle pas ici de n’importe quelle game jam. Mais l’un des très nombreux sites de la Global Game Jam, qui se déroule simultanément à travers le monde. Sur le site de Lausanne, dans un silence de cathédrale, une trentaine de personnes ainsi que quelques personnes à distance, se sont données rendez-vous le vendredi 24 janvier. Le thème de cette année n’est autre que : Bubble, dont l’interprétation est volontairement floue pour donner plus de liberté créative aux participants. Objectif de la jam: rendre un jeu vidéo respectant ce thème (et si possible fonctionnel) avant 17h le dimanche 26 janvier. Une fois l’évènement terminé, les jeux de toutes les équipes du monde peuvent être retrouvés sur le site de la Global Game Jam.

Coup d’envoi
Une fois le thème annoncé, certaines équipes se sont formées sur place. Puisque la création de jeux vidéo nécessitent de nombreuses compétences difficiles à maitriser pour une seule personne: programmation, création graphique 2D ou 3D, composition musicale, conception des mécaniques de jeux… Une fois les neuf équipes organisées, l’ambiance est rapidement devenue plutôt studieuse d’après le coordinateur Frédéric Cottier. Ce dernier, avec l’aide des équipes de Pyxis, a fait le lien entre l’équipe d’organisation centrale de la Global Game Jam et l’organisation du site lausannois. Une fois la jam lancée, leur rôle s’est plutôt transformé en soutien logistique pour la préparation des différentes pauses repas.
Pour les jammers (les participants à la game jam), le site et les conditions étaient favorables pour créer dans les meilleures conditions possibles. Un espace a même été aménagé pour celles et ceux qui voulaient dormir sur place afin d’optimiser au mieux les 48 heures à disposition pour développer leur jeu. Les game jams sont habituellement organisées dans les cafétérias des grandes écoles, et le dispositif offert par Pyxis, avec plusieurs salles plus petites, ont permis aux équipes de s’isoler et d’avoir chacune leurs “bureaux” pour le weekend.
Mis à part le thème de l’année, il est recommandé aux jammers de développer des jeux qui peuvent se jouer dans le navigateur, pour permettre au plus grand nombre de tester les jeux. À travers différents entretiens avec les équipes participantes, il apparait que le moteur Unity reste encore un choix de prédilection, malgré les déboires de celui-ci ces derniers temps.
En ce samedi après-midi, les jammers sont à mi-parcours, et nous avons pu nous entretenir avec deux équipes.
Équipe 1: “les vétérans”
La première équipe s’est constituée sur place: deux amis développeurs, venus de Genève, avaient besoin d’artistes. Grâce à un astucieux système d’étiquettes qui permet d’indiquer sa “classe” et ses compétences, les jammers peuvent se faire une sorte de speed dating pour trouver les compétences qui manquent à leur équipe.

Les deux développeurs, souhaitant prendre une direction artistique 3D pour leur jeu, recrutent alors un artiste 2D et un artiste 3D. Tous les jammers n’en sont pas à leur première jam et sont sur la même longueur d’onde. L’équipe commence alors à réfléchir au concept du jeu et tombe rapidement d’accord sur l’usage de bulles de dialogue (pensez bande dessinée) pour être dans le thème. Samedi, lors de notre passage, le concept s’était déjà enrichi: il s’agissait d’un jeu de course où les bulles de dialogue permettent d’écarter les voitures sur son chemin. L’équipe a déjà un tout premier prototype fonctionnel, mais encore très loin d’intégrer tout ce qu’ils souhaitent en ce temps record.


L’équipe a la tête sur les épaules et elle est sur la bonne voie pour avoir une proposition solide à la fin de la game jam. Nous les laissons travailler pour nous approcher d’une autre équipe.
Équipe 2: FT_G4MES
La seconde équipe que nous avons interrogée est bien plus grande: six personnes sur place et une personne à distance. Tous sont étudiants à l’école 42 de Lausanne et ont même déjà un nom d’équipe: FT_G4ME2. Il s’agit de leur première jam et on sent que leur gestion de l’effort et du sommeil n’est pas aussi aboutie que la première équipe. Gérer son sommeil est pourtant un élément clef pour éviter de se “cramer” avant la ligne d’arrivée. Mais cela n’enlève rien à leur détermination et leur enthousiasme.

L’équipe s’est déjà penché sur son concept: un jeu d’exploration et conquête spatiale où l’on doit connecter plusieurs modules qui disposent d’un dôme pour maintenir une atmosphère à l’intérieur . L’équipe est composée de plusieurs artistes, y compris un compositeur pour la musique, plusieurs développeurs et même des rôles de coordination. Un véritable petit studio de développement éphémère.

Une game jam, c’est aussi une épreuve d’endurance et de gestion de l’effort. La tentation est grande d’avoir trop d’ambition et de mal gérer son temps et son énergie. Après 24 heures, nous pouvions déjà constater la fatigue de certains participants et participantes.
Au final, huit jeux ont été “livrés” à la fin de cette game jam pour le site “Pyxis” par les 40 participants enregistrés. Nous y retrouvons d’ailleurs les jeux de deux équipes dont nous venons de parler.
Découvrez les jeux
Listons ici les huit jeux et la note d’intention d’une des équipes qui n’a pas pu fournir leur jeu:
- Bubble Buster
- Rocket Fuel
- Bobanimals
- Ribbit!!!
- Gravity Jane
- Oxypolis – le jeu de l’équipe FT_G4ME2
- Pop to the Moon
- Global jam the game (2025) – le jeu de notre équipe de “vétérans”
- Don’t make it pop!
Félicitations aux jammers, qui ont certainement beaucoup appris pendant ces 48 heures, quel que soit le résultat final. Pour une première à Pyxis, l’évènement est une réussite. Gageons que cela permettra de proposer de nouveau cela l’année prochaine. Sur ce, nous vous laissons, nous avons des centaines de jeux à tester issues de cette Global Game Jam.










































