Chers lecteurs, je suis CHOQUÉ ! Et je pèse mes mots. Je suis ressorti de 45 min d’interview exclusif accordé par Kim Hyungjun, producteur et réalisateur de inZoi, avec la mâchoire décrochée et les yeux bloqués en position grands ouverts, tant je ne m’attendais pas à tout ce qui m’a été présenté. Attention, je ne dis pas que cela plaira à tout le monde et ne dis pas que tout le monde va accrocher à ce jeu. Mais si vous êtes fan de jeux de simulation et que vous adorez passer des heures à construire et simuler la vie dans une ville (ex: les Sims, Cities skylines, etc.), vous avez là un jeu au potentiel illimité qui va vous faire halluciner.

J’ai pu prendre en main à la gamescom une démo du jeu. Tout commence par l’éditeur de personnages, qui va vous permettre de créer des Zoi (le nom des habitants de inZoi). Et là c’est la première claque. Ce n’est pas moins de 250 éléments de personnalisation qui existent dans cet éditeur de personnages, avec un choix énorme d’options pour chacun de ces éléments. Vous pouvez tout modifier dans le moindre détail : sourcils, barbe, poils du torse, musculature, caleçon, et j’en passe. Il y a des bases prédéfinies pour vous aider, que vous pouvez ensuite modifier, mais vous pouvez aussi partir de zéro. Et pour les couleurs c’est simple, vous avez accès à toute la palette RGB. Vous souhaitez recréer Shrek ou Wallace de Wallace et Gromit ? Aucun problème ! L’éditeur est fou et vous y avez tous accès dans la démo actuellement téléchargeable sur steam pour vous faire une idée.

A partir de là, on pourrait se dire que Krafton (qui n’en est pas à son coup d’essai lorsqu’on sait qu’ils ont notamment développé PUBG) a voulu impressionner tout le monde avec un éditeur de personnages ultra développé et qu’on trouvera ensuite un classique sims-like insipide. C’était en tout cas l’idée que je m’en faisais. Mais je me suis trompé. Le reste du jeu est encore plus infini en termes de personnalisation. Pour être honnête, lorsque je l’ai pris en main, j’ai repris mes vieux réflexes des Sims et j’ai immédiatement acheté une maison que j’ai commencé à personnaliser, puis je me suis demandé : “bon… et maintenant je fais quoi?”.

En réalité, l’interface offre tellement d’options que je me suis senti un peu perdu. Alors je me suis baladé et j’ai eu un peu l’impression d’être dans GTA en parcourant les rues de ma ville, une liberté totale. Et c’est là que j’ai compris. Le jeu ne se limite pas à la construction d’une maison dans laquelle vous mettrez des sims avec lesquels vous allez pouvoir vous amuser, non cela n’est qu’un petit aspect de ce jeu qui est en réalité une simulation complète de vie.

C’est d’ailleurs ainsi que l’a appelé Kim Hyungjun lorsque je lui ai demandé de décrire ce jeu en quelques mots : realistic life smulation (c’est d’ailleurs l’origine du nom, Zoi signifiant vie en grec). Ils ont étendu la simulation en dehors de la maison, au niveau de la ville toute entière. Le jeu se rapproche bien plus d’un simCity ou Cities skylines en ce sens que vous gérez toute une ville, entièrement personnalisable. C’est en voyant le producteur me montrer ce qu’il pouvait faire dans le jeu que j’ai compris que lorsque j’avais pris le jeu en mains quelques minutes plus tôt je n’avais pas saisi l’éventail de possibilités qu’il offrait. Et celles-ci sont presque infinies. Ce parc ne vous plaît pas? Vous pouvez modifier les arbres pour mettre de jolis cerisiers. Mais vous pouvez aussi raser les arbres et faire un parc d’attractions. Ou alors y installer un lit et une lampe. Tiens, et si cette lampe pouvait avoir un abat-jour avec la tête de shrek? Cela peut vous paraître totalement incongru, mais c’est possible !

J’ai commencé à sérieusement halluciner à ce moment-là, quand Kim Hyungjun m’a montré le puissant outil développé avec le soutien de leur équipe IA : la créations d’objets 3D à intégrer dans le jeu. Vous prenez une image sur votre ordinateur, vous l’importez dans le jeu, et quelques secondes plus tard… vous avez un objet 3D généré par l’IA en local sur votre ordinateur. C’est incroyablement puissant. Voyez vous-même avec l’image ci-dessus : en quelques secondes, on a créé un naruto et une pomme en 3D qu’on peut ensuite redimensionner, élargir, agrandir, tourner, etc. Tout ça à partir d’une simple image sur son PC. Et le plus fort dans tout ça ? Vous pouvez la partager à tous les autres joueurs via Canvas, comme pour l’éditeur de personnages.

Mais je n’étais pas au bout de mes surprises. Car on m’a ensuite présenté la motion capture. Prenez n’importe quelle vidéo d’une personne qui bouge (ou même votre webcam pour enregistrer une séquence de vous en train de bouger) et le jeu va recréer ces mouvements pour votre personnage. L’IA fait à nouveau un travail de dingue. Et vous pouvez également partager cette séquence de mouvements aux autres joueurs via Canvas.
C’est là que nous comprenons que le jeu n’a aucune limite. Non seulement les développeurs ont déjà intégré plus de 1’500 meubles et objets pour vos maisons et tout autant de vêtements et accessoires pour vos personnages, ce qui laisse déjà un choix complètement fou, ce d’autant qu’ils vont continuer à en ajouter, mais c’est en réalité le contenu généré par les joueurs et partagé aux autres qui va faire exploser l’éventail des possibilités. Vous pourrez tout mettre en scène et simuler dans ce jeu. Et Krafton l’a bien compris puisqu’ils ont prévu un character studio dans lequel vous pouvez mettre en scène vos personnages dans un décor personnalisé à l’envi, leur faire faire les mouvements que vous voulez et en faire des photos que vous partagerez. Mais ils ne comptent pas s’arrêter là et travaillent déjà sur un music studio dans lequel vous pourrez ajouter de la musique pour en faire des clips vidéos. La mouvance tiktok n’a qu’à bien se tenir…

Assez parlé des personnalisations, que va vous permettre de faire ce jeu de simulation ? Il faut tout d’abord vous dire que chaque Zoi a sa propre vie et est individualisé. Il ne s’agit pas d’avoir des personnages contrôlés par l’IA qui se baladent sans but dans la ville pour donner un semblant de vie. Non, chaque individu a ses propres caractéristiques et comportements. Les Zoi vivent leur propre vie sans interaction du joueur. Et vous pouvez monitorer le tout avec des rapports extrêmement détaillés qui vous permettront de gérer votre ville. Leur karma en bref. Cela vous permet de voir en un coup d’œil l’impact de vos choix, qui sont là aussi énormes : vous souhaitez que dans votre ville les gens soient plus renfermés, aient plus de difficultés à se faire des amis ? Ou qu’ils favorisent les liens familiaux ? Que les couples se disputent souvent ? Que la ville soit peu sécuritaire ? Qu’il soit difficile d’y trouver un travail ? Bref, tant de curseurs qui vous donnent une fine gestion de la vie dans votre ville. Et sur cette base, vous verrez après plusieurs heures de simulation l’impact que cela aura sur chaque personnage individuellement. En fonction de son comportement et de ses actions, vous pourrez intervenir. Il ne s’agit pas de le punir, mais de recadrer au niveau individuel.

D’ailleurs, en cas de bonnes ou mauvaises actions, vous pourriez recevoir des SMS réagissant à ce comportement. Car oui, vous avez un smartphone qui vous donne accès à de nombreux détails, vous permettant même d’acheter une voiture en ligne. C’est ça le futur. Les Zoi simulent la vie en communauté de la façon la plus complète possible. Enfin, je dois mentionner que l’IA vous offre aussi, en tant que joueur, une précieuse aide grâce à un chatbot qui peut répondre à toutes vos questions et vous aider à devenir le maître du monde dans le moindre détail. C’est plus de 8’000 dialogues différents qui ont été déjà implémentés dans ce chatbot. D’ailleurs, on m’a glissé que vous pourriez bien débloquer des éléments en discutant avec le chatbot… Evidemment, les Zoi adapteront leur comportement à l’évolution des conditions météo et de la ville, pour laquelle vous pouvez aussi ajouter des effets spéciaux : survenance de feux d’artifice, présence de papillons dans les parcs, quantité d’animaux de chaque espèce (vous préférez avoir une ville remplie de chats ou de crocodiles?), propreté et aspect de la ville (du top moderne propre à la ville post-apocalyptique salle et peu accueillante),…

Je m’arrêterais dans cette description de ce que j’ai vu sur ces quelques minutes de présentation, qui m’en ont déjà mis plein la vue, car je pense que vous aurez compris à quel point inZoi va loin. Encore une fois, il est possible que ce type de jeux ne vous parle pas du tout, mais techniquement c’est très très impressionnant. Et visuellement, grâce à Unreal engine 5, c’est aussi très réussi. Mais laissez-moi vous donner un dernier chiffre qui, personnellement, a fini de m’achever. Après avoir vu toutes ces fonctionnalités, j’ai demandé à Krafton combien d’années il avait fallu pour développeur ce jeu et quelle taille faisait leur équipe. Et là j’ai pris la claque finale. On m’a répondu qu’ils étaient à ce stade à 1 an et 8 mois de développement… oui, seulement. Et que l’équipe était constituée de 120 personnes, auxquelles “s’ajoutent” les 80 personnes du département IA du studio. C’est réellement très impressionnant de voir ce qu’ils ont pu faire en si peu de temps et avec une équipe de taille tout à fait normale voire modeste. Cela me laisse penser que ce n’est que le début et que le jeu va continuer à s’enrichir de fonctionnalités folles. Et le plus beau dans tout ça? On m’a assuré qu’ils n’entendaient pas céder aux sirènes des modèles d’abonnement, qu’il s’agirait d’un jeu “classique” one payment. Il y aura certainement des DLCs au fin des années avec de nouvelles villes et des mises à jour majeures, mais le modèle financier restera classique.
inZoi sortira en early access ouvert à tous d’ici la fin de l’année. Dans l’intervalle vous pouvez déjà découvrir son éditeur de personnage via la démo sur sa page Steam.