Nous avons eu la chance d’être invités par Samsung dans son show-room londonien la semaine dernière pour assister à la présentation à Londres des deux nouveaux flagship de leur gamme de moniteurs à destination des gamers : les Odyssey OLED G6 et G8. Jusqu’à ce jour sous embargo, nous pouvons enfin vous publier aujourd’hui les informations officielles présentées par le constructeur, mais également vous livrer nos premières impressions après avoir pu essayer ces deux nouveaux écrans.
Présentation de la gamme Samsung Odyssey OLED
Samsung a commencé sa présentation en évoquant le jeu vidéo comme un art qui va bien plus loin que le divertissement, une passion qui unit les gens tout autour du globe et qui permet de s’évader et de créer des expériences mémorables. Il estimé que ce marché atteindra en 2029 une valeur de 79 milliards. Et les joueurs savent ce qu’ils veulent pour profiter de la meilleure expérience. C’est dans cette optique que Samsung a présenté la gamme Odyssey en 2017 à la gamescom et est devenu depuis lors le numéro un sur le marché des écrans gaming en Europe, avec la volonté d’offrir la meilleure immersion possible pour les joueurs. Ils savent que cette clientèle est exigeante. La performance et la vitesse ne souffrent d’aucun compromis chez les gamers. Et sur ce terrain, l’OLED est imbattable avec un taux de réponse inégalé.

Et nous y voilà. La gamme Odyssey OLED de Samsung s’étend aujourd’hui avec l’ajout de deux nouveaux modèles : le G6 (G60SD) et le G8 (G80SD). Ces deux nouveaux écrans reprennent sans surprise les dalles produites par Samsung et déjà présentes dans les écrans sortis ces derniers mois chez les autres marques, mais avec quelques petites nouveautés en plus ici. La première ne concerne que le G8, il s’agit du premier écran smart et “powered by AI“. Qu’est-ce que cela signifie concrètement? Selon Samsung, grâce à l’intégration du même processeur que dans ses télévisions 8K présentées en 2024 (NQ8 AI Gen3 processor), il est possible de faire de l’upscaling de contenu en 4K lorsque l’écran est utilisé avec l’application Smart TV et les jeux en streaming. Il s’agit donc d’un moniteur à mi-chemin avec la Smart TV puisqu’il est capable de fournir du contenu sans connexion à un PC par l’intégration d’applications et de traiter ce contenu pour l’améliorer en direct, comme sur une Smart TV.
Outre cette particularité, qui n’est disponible que sur le G8, Samsung a mis l’accent sur sa nouvelle technologie Safeguard+, une technologie propriétaire de protection du burn-in. Cette technologie, que Samsung qualifie de “première mondiale”, a pour but d’empêcher que la dalle OLED de présenter des marques de brûlure bien connues de cette technologie grâce à un système de caloducs, dans lequel circule un liquide de refroidissement, directement accolé à la dalle. Il s’agit donc d’un système de refroidissement passif (contrairement à certains écrans OLED comprenant un ventilateur à l’arrière), lequel serait cinq fois plus efficace que l’ancienne méthode de la feuille de graphène (telle qu’utilisée notamment par Asus). En outre, l’écran est en mesure de détecter toute image statique (comme les logos et les barres de tâches) et de réduire automatiquement leur luminosité afin de limiter également l’effet de burn-in.

Autre spécificité de ces deux nouveaux écrans : ils bénéficient également de la technologie “OLED Glare free” de Samsung, un revêtement anti-reflets particulièrement efficace, déjà présent sur certains modèles de TV de la marque. Selon Samsung, il permet de préserver la précision des couleurs et maintenir la clarté de l’image même en pleine lumière du jour. Il s’agit d’un traitement appliqué à une couche supplémentaire de l’écran qui permet à la fois d’avoir une image d’aussi bonne qualité que sur les écrans brillants mais sans les reflets inhérents à ce type d’écrans, un compromis idéal en somme.

Samsung Odyssey OLED G6 (G60SD)
Le petit dernier de la gamme, le G6, est un écran OLED de 27″ promettant un taux de rafraîchissement énorme de 360hz. Évidemment – mais malheureusement – à un tel taux de rafraîchissement, ce n’est pas de la 4K qui est proposée, mais de la 2K (QHD, 2560×1440). Quoi qu’il en soit, me direz-vous, en l’état actuel des cartes graphiques, bien peu de joueurs atteindraient un tel nombre d’images par seconde en 4K et une telle dalle n’existe dans tous les cas pas encore sur le marché. Cela reste néanmoins très impressionnant et permet aux joueurs les plus compétitifs de bénéficier, avec le taux de réponse de 0.03ms GtG, d’un écran ultra-rapide, en plus de couleurs vives et de noirs profonds offerts par l’OLED. La luminosité est annoncée à 250 nits. L’intégration en outre de la technologie Safeguard+ de samsung devrait permettre d’aider à combattre la principale peur des acquéreurs d’écrans OLED, le burn-in.

Certifié AMD FreeSync Premium Pro et bénéficiant d’une connectique variée, cet écran peut aussi assurer le rôle de Hub pour les périphériques. On y trouve ainsi deux ports HDMI 2.1, un port DP 1.4 (et oui seulement) et trois ports USB 3.0 (2 in et 1 out). Le tout repose sur un pied ajustable dans tous les sens. Enfin, le design est des plus réussis, avec un revêtement super slim en métal et des LEDs RGB d’ambiance qui se synchronisent avec l’écran.
Le Samsung Odyssey OLED G6 est disponible immédiatement pour CHF 859.-. Une promotion est proposée jusqu’au 18 juin 2024 chez digitec.
Samsung Odyssey OLED G8 (G80SD)
La star du show est le nouveau G8, un écran 32″ 4K OLED offrant un taux de rafraîchissement de 240hz. On a donc ici le meilleur de tous les mondes : une haute définition, des couleurs vives, des noirs profonds et de la rapidité! Culminant également à 250nits et offrant un taux de réponse de 0.03ms GtG comme son petit frère, le G8 impressionne avec un design slim métalisé et un halo RGB derrière l’écran qui se synchronise à celui-ci. Mais là où il se démarque de son petit frère (outre la taille et la résolution), c’est avec l’inclusion de fonctions Smart comme mentionné plus haut. Samsung a donc tenu à offrir aux joueurs les mêmes fonctionnalités que celles proposées dans sa nouvelle gamme Viewfinity. L’écran est donc aussi fourni avec une télécommande et propose des applications semblables à une smart TV, en plus de l’upscaling “AI” de contenus vers la 4K.

Mais vous vous en doutez, ce n’est pas tant l’aspect qui nous intéressait le plus ici. Nous avons eu l’occasion de mettre nos mains sur cet écran, au propre comme au figuré. J’entends par-là qu’en plus d’avoir pu le tester (ici sur fortnite) durant quelques minutes, nous avons aussi pu le toucher et nous faire un avis subjectif sur la technologie Safeguard+ mise en avant par samsung pour prévenir le burn-in. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la chaleur circule! Difficile de se faire une idée précise du fonctionnement sans avoir pu démonter l’écran et voir ses entrailles, mais nous pouvons affirmer qu’après plusieurs heures de jeu, l’écran était froid sur les bords. Le centre de l’écran, à l’arrière, était quant à lui relativement chaud. Pas de quoi se brûler, mais cela confirme que la chaleur circule afin d’être évacuée au niveau de la grille située sur la partie haute de l’arrière de l’écran. Est-ce réellement efficace? Difficile de le dire aussi simplement. A défaut d’avoir prévu une caméra thermique ou sans avoir fait un test longue durée pour tenter de provoquer volontairement du burn-in, il ne s’agit-là que d’impressions. Reste à voir sur le long terme si cette technologie fera ses preuves.


Le ressenti face à l’écran est en tout cas excellent. A aucun moment, nous n’avons constaté de baisse de la luminosité, l’image était vive, colorée et suivait tous les mouvements rapides sans qu’il ne soit possible de percevoir de flou de mouvement. Fortnite ne dépassait toutefois pas les 90-100 fps sur ce PC de test, en qualité ultra, ce qui n’a permis durant cette petite découverte de pousser le moniteur dans ses derniers retranchements. Mais ce qui est sûr, c’est que la claque visuelle de l’OLED est bien là. Le revêtement glare-free est en outre très convaincant, comme on peut le voir sur l’image ci-dessus avec la lumière extérieure de la fenêtre qui n’est absolument pas reflétée sur l’écran. Enfin, tout comme le G6, le G8 propose une connectique variée avec deux ports HDMI 2.1, un port DP 1.4 (seulement) et trois ports USB 3.0 (deux in et un out). Le tout repose également sur un pied design et peu encombrant qui permet de régler l’écran en hauteur et de le tourner dans tous les sens.
Le Samsung Odyssey OLED G8 est disponible en précommande pour CHF 1299.-, avec une livraison prévue dès fin juillet. Une promotion est proposée jusqu’au 18 juin 2024 chez digitec.
Conclusion
Ces deux nouveaux écrans confirment la position de Samsung qui figure parmi les leaders du marché. La marque ne s’est pas précitée pour sortir deux moniteurs en même temps qu’elle a rendu disponible ses deux dalles OLED qui équipent une bonne partie des moniteurs des autres marques afin de frapper un grand coup quelques mois après avec des écrans qui ont été finement travaillés. Cela leur a laissé du temps pour affiner leur firmware, travailler sur le design et la manière de traiter l’un des principaux problèmes : le burn-in, en espérant que cette solution sera efficace. Seuls des tests plus poussés permettront de le dire. Nous nous réjouissons de pouvoir mettre la main dessus et les comparer aux autres moniteurs OLED phares du moment, comme le Asus PG32UCDM ou le Alienware AW3225QF, sortis un peu plus tôt et pour lesquels des choix différents ont été faits en matière de refroidissement (feuille de graphène ou refroidissement actif par ventilateur).
Cela étant, deux petits bémols doivent nécessairement être relevés : l’absence de G-sync (même si le Freesync Pro est présent) et le choix d’une connectique DP 1.4 qui, sans compression, ne suffit pas pour passer un signal 4K 240hz natif. Samsung ici fait donc “comme les autres”, ni plus ni moins. En sortant son écran après les autres, on aurait cependant pu espérer qu’ils suivent la voie de Gigabyte par exemple, qui a sorti un des rares 4K OLED 32″ équipée du DisplayPort 2.1 (FO32U2P). Ceci peut sembler être un détail dès lors que la compression DSC fait parfaitement le travail et que la quasi-totalité des marques s’en est contenté, surtout en l’état du marché des cartes graphiques qui n’exploitent pas encore le potentiel du DP 2.1 de fournir une bande passante jusqu’à 80Gbps, mais lorsqu’on investit dans un tel écran, on espère une compatibilité future pour plusieurs années et je déplore ici que peu de marques ne l’ait compris. On pouvait espérer que Samsung ferait mieux que les autres sur ce point, ce qui n’est pas le cas. Cela étant, les écrans présentés ici ont l’air très prometteurs et au moins aussi bons que la concurrence, voire meilleurs, sur tous les autres points essentiels. On ne saurait donc leur jeter la pierre et les tests permettront ou non de confirmer leur position sur ce marché très dynamique.
Dans tous les cas, l’arrivée de ces nouveaux écrans est très réjouissante et nous remercions Samsung de nous avoir permis de les découvrir en avant-première. Leur maîtrise du QD-OLED dans le domaine des TVs n’est plus à démontrer et il est possible qu’ils posent ici un nouveau jalon dans le domaine des moniteurs en ayant peut-être apporté une nouvelle manière efficace de gérer le principal soucis de cette technologie qu’est le burn-in. Ceci devrait très certainement inspirer d’autres marques dans tous les cas. Et si vous souhaitez en savoir plus sur la vision du futur des moniteurs gaming chez Samsung, lisez notre interview de Pepe Dijkstra, responsable européen de la division écrans chez Samsung.
