Quand notre rédacteur en chef m’a dit : “Tu vas tester CS2”, je me suis d’abord dit qu’il se foutait de moi vu que Counter-Strike 2 est déjà sorti depuis plusieurs semaines et que j’y suis déjà presque tous les jours. Mais il a ensuite précisé : “…non, pas le FPS”. Et là mes yeux se sont illuminés! Dire que j’attends Cities : Skylines 2 depuis très longtemps est un euphémisme tant ce city builder est prenant.
Mais ma joie n’était rien comparée à celle de ma compagne lorsque je lui ai annoncé que nous allions pouvoir tester ce jeu avant sa sortie, elle qui avait tant croché sur le premier. Bref, vous l’aurez compris, nous avons regardé la barre de téléchargement défiler avec impatience avant de lancer pour la première fois notre nouveau jeu de gestion préféré. Dans ce test, je vais donc tenter de vous relayer nos impressions le plus fidèlement possible et en vous faisant part des nouveautés intéressantes que nous avons retenu au fur et à mesure de l’avancement, tout en sachant que nous ne saurons pas exhaustifs.
Car les nouveautés introduites dans Cities : Skylines 2 sont très nombreuses ! La liste est si longue que je pourrais vous en parler durant des heures. Il suffit de faire un petit tour sur la page features du site du jeu pour s’en rendre compte. La volonté de Paradox interactive était claire : rendre la gestion d’une ville la plus réaliste possible. Pour cela, ils ont voulu faire en sorte que chaque individu ait sa propre vie et comportement, que l’économie soit la plus complexe et détaillée possible, que les saisons aient un impact sur le jeu, que les zones de construction soient variées et hétérogènes et que vous ayez la possibilité de gérer le plus finement possible chaque détail : trafic, impôts, type de commerces, bâtiments de services, nouveaux modes de transport, etc. Lorsqu’on a passé du temps sur Cities : Skylines premier du nom, ces différences sautent aux yeux et ne peuvent que nous réjouir.
Performances et graphismes
Mais assez parlé des promesses, plongeons-nous dans le jeu! Enfin…. après avoir réglé les paramètres graphiques de façon détaillée. Car oui, le jeu dans la version bêta à laquelle nous avons eu accès présentait un important bug de performances. Mais nous saluons ici la transparence de Paradox interactive, qui a joué carte sur table en l’annonçant très clairement dans leur communiqué, avec la promesse que ce bug de performance était depuis lors résolu et qu’il n’affectait que notre version de test. Espérons que cela soit le cas, car l’instruction de régler le jeu en graphismes “très bas” m’a chagriné, dès lors que les screenshots ne sont de loin pas aussi beaux que ce que le jeu peut offrir au maximum de ses performances graphiques. A cet égard, précisons que le battage médiatique qui est fait ces derniers jours en parlant de “grosse déception” pour ce seul motif me paraît quelque peu exagéré, tant ce n’est pas la premières caractéristique attendue d’un jeu de gestion, qui a bien d’autres cordes à son arc.
Puisque nous en sommes au chapitre des bugs, nous avons rencontré deux petits soucis techniques durant ces longues heures de test : une “vague” qui a décidé de surgir de la montagne lorsque nous avons poussé le système de terraformation dans ses derniers retranchements, ce qui nous a bien amusé mais n’a duré heureusement que quelques secondes avant que la vague ne se résorbe d’elle-même, et un crash inopiné. Mais rien de dramatique dans l’ensemble, étant rappelé que la version fournie n’était pas encore pleinement aboutie. On peut toutefois regretter l’absence d’une sauvegarde automatique qui aurait permis d’éviter de recommencer ce long processus de terraformation suite au crash (mais qui est peut-être une des raisons de celui-ci tant notre test était extrême).
Terraformation et achat de zones
Quoi qu’il en soit, nous vous confirmons qu’il est possible de créer des montagnes, des tunnels dans ces montagnes et des ponts au-dessus de gouffres volontairement créés pour le plaisir. En outre, plus besoin d’acheter de la terre pour créer des montagnes, ce qui pouvait être très limitant dans la version précédente. Place à votre créativité donc, si vous souhaitez transformer une des cartes choisie au départ en quelque chose de très différent. La seule chose que vous ne pourrez pas contrôler et qui doit conditionner votre choix de départ est la présence de ressources. Chaque carte a ses propres ressources, dispersées en différentes zones, et cela conditionnera la bonne gestion de votre ville. Heureusement, il est possible d’acheter du terrain pour agrandir la zone ou créer des “villes” voisines bénéficiant d’autres ressources. Cela se fait au moyen de crédits et de “permis d’extension” qui vous offrent ensuite le déblocage de carreaux de carte. Les villes peuvent ensuite être reliées par des routes, mais aussi par des liaisons maritimes ou aériennes.
Construction et développement de la ville
Bref, passons au concret. Ceux qui ont joué à CS1 ne seront pas trop déstabilisés, en ce sens que le système de zonage est très similaire : on place des routes et cela permet de créer des zones d’habitation ou des zones commerciales autour desdites routes. Mais ces routes ont l’avantage d’assurer également le transport de l’eau et de l’électricité aux bâtiments, ce qui est très agréable. Des zones industrielles sont également disponibles et il est très intéressant de pouvoir mixer différents types de bâtiments, pour avoir par exemple une surface commerciale au rez de chaussée et des habitations au-dessus. En résumé, vous avez plus de types de zones, ainsi que la possibilité de changer le style de chaque zone à tout moment, pour créer des quartiers à thèmes par exemple. La gestion des routes a également été grandement améliorée, avec la possibilité de définir l’écartement des routes, le nombre de voies, les étapes d’élévation pour la faire monter ou descendre progressivement dans le sol (en mètres et non plus seulement par paliers sur la carte), ainsi que l’intégration des canalisations de base dans ces routes.
L’accent a également été mis sur les bâtiments de services, qui sont très nombreux et offrent pléthore de possibilités pour les habitants : bureau d’aide sociale, services de poste et de télécommunications avec antennes et parcs de serveurs, écoles, hôtels, etc. et ces bâtiments peuvent même accueillir un héliport sur leur toit. On constate qu’ils sont en outre plus nombreux en proportion avec le nombre d’habitants et ils prennent d’ailleurs plus de place sur le terrain. Par ailleurs, ils peuvent évoluer et être améliorés avec le temps. Les industries à disposition sont également plus spécialisées et permettent donc de développer une économie variée et florissante pour répondre à la demande de vos citoyens.
La gestion des déchets est également plus fine, avec la possibilité d’adapter les décharges par “lots” pour avoir un meilleur contrôle de la zone polluée. De nouvelles sources d’électricité et d’approvisionnement en eau ont également été ajoutées, avec même la possibilité d’acheter de l’électricité à l’extérieur, de gérer la taille des câbles électriques ou de rediriger le débit d’électricité en cas de goulet d’étranglement, de stocker le surplus d’électricité généré ou encore de le revendre à l’extérieur. Et là on se met alors à rêver d’un DLC qui permettrait de jouer en réseau avec des villes “amies” avec lesquelles on pourrait commercer…
Fonctionnalités et compétences
Un arbre de compétences a également fait son entrée dans le jeu, avec la possibilité de débloquer, pour chaque type de services, des fonctions avancées. Un point de développement est acquis à chaque niveau débloqué grâce à l’expérience obtenue au fil de l’avancement de la ville. C’est une des nouveautés de Cities : Skylines 2, les points d’XP. Alors que dans le précédent, les succès étaient uniquement liés à la taille de la ville selon sa population, vous pouvez désormais débloquer des niveaux par l’accomplissement de diverses tâches indépendantes. Cela rend l’avancement beaucoup plus flexible et détaillé. Le système de gestion du trafic par exemple est incroyable : centre d’entretien des routes, panneaux stop, feux rouges, éclairages routiers, passages piétons, etc., tout est à votre disposition! Mais attendez de voir le panneau de gestion des impôts pour rester bouche bée tant celle-ci est très très détaillée, soit tout autant que les relevés d’information pour la gestion de la ville (production d’électricité et son origine, d’eau, mais aussi de céréales, de bétail, etc.).
Afin de vous assurer du bonheur de votre population, le système de “tweets”, qui existait déjà par le passé, a été maintenu. Il peut être masqué s’il vous agace, tout comme la radio intégrée au jeu. Mais sur ce dernier point, le choix de nombreuses stations, qui proposent soit uniquement de la musique soit aussi des programmes avec un animateur, permet de varier quelque peu l’ambiance sonore et certaines radios se sont révélées être agréables. Le fait de pouvoir choisir son style de musique est donc un bon point.
Conclusion
Au terme de ce test, nous pouvons donc conclure, sans surprise, que Cities : Skylines 2 ne révolutionne évidemment pas le genre. C’est peut-être une déception pour certains, qui espéraient découvrir un GTA 6 vu du ciel, mais c’est aussi un bon point pour d’autres. En effet, la prise en main du jeu reste simple, en particulier si on était familier avec l’interface du premier. Pour autant, Cities : Skylines 2 offre un très grand nombre de nouveautés qui rendent bien plus réaliste et bien plus abouti un jeu qui se faisait vieillissant et auquel on pouvait reprocher des mécaniques parfois agaçantes. Il intègre en outre tous les petits DLCs ajoutés au fur et à mesure de la durée de vie de son prédécesseur, ce qui le rend plus complet sans pour autant devoir d’ores et déjà mettre la main au porte-monnaie (pour le moment en tout cas). C’est sans conteste le meilleur city builder auquel j’ai pu jouer et les fans de sim city et consorts doivent se réjouir de pouvoir enfin disposer d’un jeu en adéquation avec notre époque. Et en ce sens, Paradox interactive a fait, selon moi, du bon travail. Si en plus vous disposez d’un bon PC et que les bugs de performance qui affectaient cette version de test sont patchés à sa sortie, vous passerez sans aucun doute du temps à regarder votre ville se construire de près en profitant de graphismes bien plus agréables que dans Cities : Skylines premier du nom.
Alors, faut-il l’acheter?
Comme toujours, cela dépend de vos envies et de vos centres d’intérêt. Si vous aimez les jeux de gestion et que rêvez d’un sim city like moderne, alors foncez, vous ne serez pas déçus. Sur PC, et surtout si vous avez une bonne carte graphique, le jeu tourne bien et cela ne devrait pas être une inquiétude. Quant aux consoles, le choix de repousser la version console pour lui permettre d’être plus performante se veut rassurant et permettra certainement de peaufiner globalement le moteur du jeu. Quoi qu’il en soit, c’est une nouvelle belle pierre à l’édifice de ce type de jeux!
Cities : Skylines 2 sort le 24 octobre 2023 et sera disponible sur steam notamment.
[Note générale 8/10]
Les + :
– Des graphismes bien améliorés
– Un choix de bâtiments et de services bien plus important
– Une interface connue et facile à prendre en main
– Des options bien plus fines de gestion de l’économie
– Un réalisme général bien plus abouti
Les – :
– Ne révolutionne pas le genre
– Quelques bugs graphiques et de performances
– Pas de sauvegarde automatique en cas de plantage
– Sortie sur consoles retardée en raison des performances actuelles
Contexte de l’avis
– Clé offerte par Paradox interactive via Plaion
– Joué sur PC, mais sortira sur consoles au printemps 2024
Merci à Plaion pour l’accès anticipé à ce jeu, merci à Armin, notre rédacteur en chef de m’avoir permis d’y jouer et merci à Quinte pour sa précieuse implication dans ce test!
Testé sur un Lenovo Legion Tower 7i de huitième génération.
Un commentaire
Toujours incroyable ces tests 🔥 !