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Test – Atomic Heart, entre Half-Life et Far Cry

En développement depuis cinq ans, Atomic Heart a réussi à faire fondre nos cœurs au fur et à mesure que son développement avançait. Un FPS classique qui nous semblait trop beau pour être vrai, tant l’univers semblait vaste, riche et varié. Après des années d’attente, nous avons enfin eu la chance de poser nos mains sur le tout premier projet du studio Mundfish. Celui qui nous fait traverser un univers dystopique en pleine union soviétique, là où la robotique est omniprésente et va finalement « prendre le dessus ». Un monde inventé de toutes pièces, où rien n’est laissé au hasard. Un jeu très inspiré de quelques classiques, mais de manière très maitrisée.

Une incroyable invention

C’est assez rare pour le souligner: l’univers que propose Atomic Heart est simplement hors norme. En plus d’offrir des paysages variés, des intérieurs à couper le souffle, le jeu propose surtout de l’originalité à chaque seconde. Le level design est simplement bluffant, évolutif, changeant. Aucune pièce ne se ressemble. En plus d’aborder des thèmes différents, les environnements sont tout le temps novateurs. Un régal pour les yeux, et une folle envie de venir, et revenir, sur certains lieux, juste pour absorber ce concentré de bonnes idées et d’originalité.

Test - Atomic Heart, entre Half-Life et Far Cry

Il n’y pas vraiment de mots pour expliquer l’expérience offerte par le jeu. Que ce soit les pièces où vous allez sauvegarder et améliorer votre équipement, les constructions gigantesques, la robotique et son design, les iles flottantes, les sous-terrains, etc,… n’en perdez pas une miette, c’est tout ce que l’on vous demande. Et si vous ressentez au fond de vous l’expérience Bioshock, c’est normal, vous le comprendrez plus bas.

Half-Life dans le sang, mais aussi Portal

C’est une réalité, Atomic Heart est un véritable hommage à Half-Life. Une impression qui vient nous frapper dès la première heure de jeu puisqu’on va pouvoir découvrir le monde qui s’offre à nous, en étant « guidé » et en écoutant des explications sur ce qui se passe dans ce monde, et ce que l’on voit au sol. Une sensation qui va se renforcer au fil de l’aventure puisque vous allez constamment changer entre des moments d’action intenses, à des moments où il faudra réfléchir face à des énigmes sous forme de puzzle-game, le tout agrémenté de phases « plateforme ».

Il est important de vous le préciser, Atomic Heart, est bourré de ses phases de réflexion, mais dites vous bien que le level design est ici encore mieux exploité. Une proposition qui fonctionne merveilleusement bien et qui, malgré que l’on soit dans un shooter, a réussi à nous bloquer à plusieurs reprises de manière efficace. Comme quoi Atomic Heart n’est pas un simple défouloir, loin de là.

Notez tout de même que les serrures à déverrouiller finissent par devenir agaçantes. Si au début nous avons trouvé ça original avec plusieurs types de verrous, à la longue, c’est devenu plus une corvée qu’autre chose.

Far Cry avec un soupçon de Dying Light

Si Atomic Heart est bluffant en intérieur, sur tous les points, sachez que ce n’est pas sa seule proposition, loin de là. Et c’est certainement là que la magie opère. Il y a un open-world qui se cache dans le jeu, qui fonctionne très bien, et qui est un véritable bol d’air frais entre deux phases en intérieur. Un contraste impressionnant entre béton, lumière artificielle, robotique et montagne, verdure et animaux. Deux gameplay, deux approches différentes, deux paysages différents. Notez bien évidemment que le bestiaire est lui aussi impacté par cette double vision des choses.

Ce monde extérieur n’est pas moins hostile, mais il est bien plus maitrisable que l’intérieur. Dehors, vous allez pouvoir explorer, entrer dans toutes les maisons, être plus libre de vos mouvements et de vos attaques. Mais attention, l’extérieur laisse aussi la place à des robots plus conséquents et plus violents.

Nous ne l’avons pas encore évoqué, notre personnage a plutôt une manière lourde de se déplacer. Malgré tout, les développeurs ont fait le choix de s’orienter vers un modèle parkour à la sauce Dying Light avec de quoi escalader, sauter, ou encore rouler.

Test - Atomic Heart, entre Half-Life et Far Cry

Cet open-world, qui s’ouvre à nous entre les différentes missions qui vous feront plonger dans différents intérieurs, n’est tout de même pas aussi croustillant que l’on peut imaginer. Il sert à relier les missions, passer un peu de temps dehors, et à créer du contenu plus classique pour le genre. Durant nos différentes sorties, nous n’avons jamais vraiment eu l’envie d’explorer chaque centimètre des forets et des montagnes que propose le jeu.

Un pur FPS avec quelques éléments RPG

Les FPS pur et dur se font de plus en plus rare. Atomic Heart est pourtant la preuve que le genre a encore de belles années devant lui. Pas de multijoueur, mais une vingtaine d’heures dans la contemplation, le combat et la réflexion. Loin des codes du moment, il ne souhaite pas séduire par une approche qui va plaire à tout le monde, mais une approche qui va plaire au public qu’il souhaite toucher et la différence est directement notable.

Pour un bon FPS, il faut un bon arsenal, et ici Mundfish n’a pas plié les genoux. Les armes blanches sont légion et vont assurer le show et le démembrement. Mention spéciale aux esquives et à l’anticipation qui donnent une approche très dynamique du corps à corps, même en FPS. Oui, si vous ne l’avez pas encore compris, Atomic Heart est un jeu très violent. Ensuite, on retrouve les classiques armes à feu, des armes électriques, mais le meilleur reste à venir. Tout comme dans Bioshock et ses plasmides, ici vous allez aussi avoir des « pouvoirs » avec votre main gauche. C’est inspiré, mais très bien amené. Différents pouvoir s’offrent à vous, que vous allez pouvoir changer, et améliorer via des bornes qui sont disséminées partout, généralement groupées avec les bornes de sauvegarde.

Test - Atomic Heart, entre Half-Life et Far Cry

C’est d’ailleurs via ces bornes que vous allez aussi pouvoir gérer votre inventaire, améliorer aussi vos armes, les fabriquer, ou encore les modifier. Ici rien de révolutionnaire, heureusement, les développeurs ont donné un aspect plutôt léger sur la partie RPG. Aucune usure à noter sur les armes de mêlée, nous sommes bien dans un FPS.

Le mauvais ?

Il y a quelques points noirs à noter dans ce test. Tout d’abord, le doublage des voix françaises n’est pas à la hauteur du reste du jeu. De plus, notre personne prend un malin plaisir à critiquer et à tenter de faire de l’humour. C’est correct, mais loin d’être vraiment amusant. Vous risquez vous aussi de passer très vite sur la version anglaise.

Test - Atomic Heart, entre Half-Life et Far Cry

Ensuite, nous avons eu quelques ratés au niveau de l’intelligence artificielle qui tournait en rond en attendant que l’on vienne dans son champs de vision pour enfin faire autre chose. De quoi casser légèrement l’immersion dans les moments où, pour aller plus loin, vous devez impérativement détruire tous les ennemis.

Certaines phases (trop) très longues. Surtout celles parsemées d’énigmes redondantes. Un cap difficile à passer, bien que la récompense est toujours agréable.

C’est beau

Oui, c’est beau. Sur PC, le jeu fait honneur au genre jusqu’à son optimisation. Notez tout de même que dès 2019 le studio proposait une démo Ray Tracing, afin de faire cracher les poumons de vos cartes, et de montrer son savoir faire. Une démo qui était en collaboration avec Nvidia, rien que ça. Le fruit du travail est aujourd’hui sous nos yeux avec un jeu qui tourne avec du Ray Tracing, en Ultra, en 4K, sans avoir une machine à plus de 1’000.- CHF. Le DLSS aide bien évidemment à la prouesse.

Un hommage au genre

Il est difficile de trouver les bons mots, tant Atomic Heart est un mélange de bonnes choses que l’on a vu ailleurs, et qui sont ici enfermées dans une coquilles inventées d’une main de maitre. Malgré ses petits défauts et ses quelques longueurs, Atomic Heart est une expérience qui restera gravée dans nos mémoires. D’un combat rythmé d’une musique classique, à la présentation d’un robot, par un autre robot, jusqu’au survol d’une ville dans les nuages, la diversité offerte ne semble pas avoir de limite.

Si vous êtes une amoureuse ou un amoureux des FPS, ne réfléchissez pas. Il est tout ce que l’on aime.

[Note générale : 9.5/10]

Les + :
– Impressionnant techniquement
– Univers ultra riche, entièrement imaginé
– Bestiaire bien fourni
– Optimisation aux petits oignons
– Half-Life, Far Cry, Portal, Bioshock, Dying Light, un mélange parfait

Les – :
– Doublage français
– L’IA par moment dans les choux
– Quelques phases un peu longues

Contexte du test
– Clé offerte par Plaion DE
– Joué sur PC, disponible aussi sur consoles Old Gen et Current Gen

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Publié le 20.02.2023 à 14:01.

3 commentaires sur «Test – Atomic Heart, entre Half-Life et Far Cry»

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