Après le succès d’Until Dawn, sorti sur PS4 en 2015, Supermassive Games continue de suivre la voie du jeu horrifique-narratif, avec sa série The Dark Pictures Anthology.
Celle-ci commençait avec Man of Medan, un jeu franchement loupé qui ne fait point honneur au talent du studio. Le second opus, Little Hope, apportait une ambiance bien plus efficace et corrigeait certains points. Malheureusement, le final dévoilant toutes les ficelles maladroites de son design narratif, m’avait laissé un goût amer.

Et qu’en est-il de ce troisième opus? Ne passons pas par quatre chemins, House of Ashes est, pour l’instant*, le meilleur épisode de cette anthologie !
*Pour l’instant ? Oui car à la fin du jeu, nous avons le droit à un teaser du quatrième titre nommé « Devil in me ». Clairement inspiré par le film « Saw », celui-ci devrait mettre un point final à la Dark Pictures Anthology. Enfin… Qui sait… La bibliothèque du conservateur est rudement bien garnie !
« Proche d’un film interactif »
Comme pour les autres titres de la Dark Pictures Anthology, House of Ashes est un jeu narratif, proche d’un film interactif. Celui-ci propose un mode solo, ainsi que différentes configurations du mode multi-joueurs toujours très bien pensées : online ou « canapé » (plusieurs joueurs jouent sur le même écran et se partage la manette lorsque cela est indiqué).
L’histoire du jeu se déroule dans un contexte historique réel, à savoir le début des années 2000, lorsque l’armée américaine envahit l’Irak sous prétexte que Saddam cachait des armes chimiques.
Nous dirigeons 5 personnages. Mise à part Salim, un soldat irakien qui a la tête sur les épaules, les quatre autres protagonistes sont des militaires américains (ou pour Rachel, membre de la CIA). Nous allons donc commencer par attaquer un poste qui pourrait cacher ces fameux missiles. Malheureusement, le bâtiment s’écroule et nous nous retrouvons tous prisonniers dans un ancien temple sumérien.
Le reste de l’aventure n’a donc plus rien d’historique. Les scénaristes se sont inspirés d’œuvres comme « The Descent » ou encore de la saga « Alien ».
L’intrigue, sans être totalement original, se laisse découvrir. A noter qu’au milieu de l’aventure, un ventre mou s’installe. Heureusement, celui-ci se fera rapidement oublier, grâce au chapitre final qui monte en apothéose.
« S’il n’y avait qu’un point fort »…
Les discussions des personnages entre eux sont parfois agaçantes, avec un ton très série Z. Toutefois, les dialogues sont, pour la plupart, bien mieux écrit que dans les deux jeux précédents.
S’il n’y avait qu’un point fort à mettre en avant, ça serait sans aucun doute l’ambiance. Plongez dans les abimes de ces vestige de la Mésopotamie antique, éclairés par de faibles sources lumineuses, est une expérience dépaysante et effrayante. Il faut dire que, contrairement aux décors extérieurs, les intérieurs sont sublimes et, sans aucun doute, contribue à l’immersion.
Ayant joué sur PS5, le jeu n’a aucun chargement visible. C’est très agréable ! Pour le reste, il ne semble pas qu’il y ait de grosses différentes avec la version Old-Gen.
Pour continuer avec la technique, oui certains décors sont magnifiques, cependant, comme souvent avec les petites et moyennes productions, ce n’est certainement pas le point fort du jeu. En effet, la modélisation des visages des personnages laisse à désirer, certaines textures des environnements ne se chargent pas correctement et quelques micros ralentissements peuvent venir nous rappeler que l’on n’est pas sur un AAA.
Comme dans tous les jeux narratifs de ce genre, le gameplay se limite principalement à des choix à faire et à des QTE. En plus de cela, des phases d’exploration sommaire, viennent renforcer l’immersion. Pour celles-ci, contrairement aux deux premiers jeux de l’anthologie, la caméra n’est plus fixe mais libre. Bien que cela amène un dynamisme bienvenu, quelques problèmes de caméra sont tout de même à noter, mais rien de très fâcheux.
Des choix et des conséquences
Le design narratif est bien construit. Les choix sont pour la plupart intéressants et peuvent avoir de réelles conséquences. Bien évidemment, des « faux choix » à la « TellTales » sont présents. Cependant, puisque l’illusion est bien faite, cela ne pose aucun problème.
Petite mention spéciale aux choix à faire lors des actions. En effet, lors de ces phases, vous n’êtes jamais obligé de « réussir » l’action proposée. Parfois, mieux vaut ne rien faire ou aller contre le jeu et faire exprès de se rater. Ces choix de petits malins sont bien pensés et malheureusement que trop rare dans le monde vidéoludique.
La Quality of Life dans House of Ashes n’a pas été négligée. On notera par exemple l’ajout de différentes icônes avant une phase de QTE, ou encore des icônes de flèches pour spécifier qu’une action fera avancer l’histoire.
[Note générale : 7/10]
Les + :
– Les modes multi-joueurs
– Une ambiance aux petits oignons, sublimée par de magnifiques décors de la Mésopotamie antique et des cinématiques aux plans efficaces.
– La surenchère de jumpscares des deux premiers n’est heureusement plus présente.
– Le conservateur moins présent, et tant mieux !
Les – :
– Sur PS5, les retours haptiques et gâchettes adaptatives ne sont pas pris en compte, dommage
– Techniquement pas « ouf »
– Des répliques parfois fatigantes