J’entretiens une drôle de relation avec la saga Far Cry. Comme vous le savez, je critique énormément son manque de prise de risques. Pourtant, à chaque nouveau jeu, je veux y croire. Je veux croire à Ubisoft et en leur créativité. Mais apparemment ce dernier souhaite rester attaché à tout ce qui a propulsé la saga depuis l’iconique Far Cry 3 et son inoubliable méchant nommé Vaas. Néanmoins, je trouve que les différentes expériences ont toujours réussi à garder la tête hors de l’eau et à rester « intéressantes », enfin jusqu’à maintenant. Celui qui devait être « le meilleur » épisode de la saga est un bien mauvais chapitre. En effet, après plusieurs heures passées en compagnie de Far Cry 6, il semble être simplement le coup de trop. Comme ces séries qui possèdent beaucoup trop de saisons et qui se perdent au fil du temps. Avant d’effectuer un virage déjà annoncé, je vous le dis déjà, l’apogée a été atteinte avec Far Cry 5. Une dernière chose, sachez que je n’ai pas eu le courage de terminer le jeu avant de vous en parler.
La même rengaine
Oui, il y a un méchant. Celui-ci a mis en place une dictature sur une île nommée Yara. Vous allez donc rejoindre un groupe de rebelles qui veut faire basculer le régime mis en place. Chose étonnante, ici le méchant est incarné par un acteur connu. En effet, c’est un certain Giancarlo Esposito, que vous avez déjà vu dans Breaking Bad ou encore The Mandalorian, qui joue le rôle du vilain. Je vous l’annonce tout de suite, le fait d’avoir une personnalité connue n’aide en rien. Les dialogues sont plats et bien que notre personnage parle et que vous pouvez choisir d’incarner une femme ou un homme, rien ne m’a donné envie de sauter sur les lignes de dialogues.
Pour l’approche du jeu, je ne vais rien vous apprendre. Vous êtes sur une île qu’il faut nettoyer, et comme d’habitude, il va falloir libérer des dizaines de camps. Bien que l’arsenal se soit étoffé, et que désormais vous pouvez lancer des roquettes automatiques depuis votre dos, rien ne rend cette tâche amusante. Pour couronner le tout, l’intelligence artificielle est complètement dans les choux. Cela reste un avantage si vous comptez infiltrer les camps de manière silencieuse. Personnellement, j’ai préféré opter pour la manière forte avec des assauts à l’aide de tanks ou encore d’hélicoptères. C’est efficace, et surtout plus rapide.
Vous pouvez encore gagner du temps en jouant à deux. En effet, Far Cry 6 peut-être entièrement parcouru à deux. C’est bien, ça augmente le niveau de fun, et cela permet de nettoyer plus vite les camps. Mais cette coopération n’amène aucune nouvelle saveur, si ce n’est justement de s’empêtrer dans l’aventure à deux.
La première heure
Il faut que je vous raconte. La première heure sur Far Cry 6 est un condensé de ce que vous avez déjà vu et revu. Les premières « missions » sont simples : nettoyer des camps. Votre première rencontre scénarisée vous propose de vous munir d’un lance-flammes et de bruler un champ de plantes sur lequel le gouvernement en place à la main mise. Durant cette phase, qui rappelle totalement une célèbre mission de Far Cry 3, le retour en arrière est tellement assumé que notre personnage lâche un « j’ai déjà vu ça ». Et pour couronner le tout, avant de vous lancer dans ce gigantesque brasier, vous vous retrouvez à siffloter la chanson Bella Ciao.
Vous l’avez compris, l’originalité ne fait pas partie de ce Far Cry 6.
Déjà vu, même les bugs
Comme vous pouvez l’imaginer, pour le reste de l’univers, des PNJ en passant par les véhicules jusqu’aux animations, l’effet « déjà vu » est omniprésent. Lorsque vous plongez sous l’eau, vous retrouvez les mêmes animations et les mêmes bulles que dans Far Cry 4 ! Lorsque vous vous approchez de PNJ « gentils », ces derniers proposent les mêmes dialogues que dans les précédents opus. Côté véhicule, c’est la même chose, la physique n’a pas changé, que vous soyez en voiture, en avion, en bateau ou en parachute.
Malheureusement, tout est resté dans le temps, les soucis aussi. Les bugs de collisions sont nombreux. Les textures et les objets qui disparaissent aussi. Sur la dizaine d’heures que j’ai réussi à tenir, j’ai recommencé plusieurs fois des missions pour des soucis de scripts. Après avoir atteint l’objectif de la mission, rien ne se passait. Après des années d’existence, voir qu’aucune correction n’est appliquée c’est à la limite de l’acceptable.
Techniquement très inégal
De manière globale, les Far Cry sont plutôt des jeux qui flattent la rétine. Et ce dernier épisode ne me fera pas dire le contraire. Armé d’une configuration solide, des textures HD et du Ray Tracing activé, Far Cry 6 est beau, en tout cas sur PC. Néanmoins, il ne l’est pas dans toute les situations. Si les effets de lumière et les réflexions donnent énormément de charme au jeu, de près, les textures soufflent souvent le froid. À l’image des PNJ ou des animaux qui semblent ajoutés par-dessus les décors. Petit bémol en plus, malgré un jeu affiché en 4K, les textes ne sont pas nets. Toutes les images que vous pouvez retrouver dans ce test sont maison.
Côté stabilité, même constat. Les crashs aléatoires sont fréquents, les soucis de stabilité sont bien sûr de la partie et l’optimisation PC très inégale.
Sans goût
Voici comment je qualifie ce dernier Far Cry. Lui qui a perdu son âme à travers les épisodes. Il n’est plus le bac à sable sympa à jouer et dans lequel on veut découvrir les limites. Pourtant je l’attendais avec impatience. Maintenant, comme tous les fans, j’attends de voir si Ubisoft va lui faire subir à lui aussi le tournant du « jeu à service ». En attendant le futur, je vous recommande tout simplement Far Cry 5.
[Note générale : 1.8/5]
Les + :
– Plutôt flatteur pour les yeux
– Ricky Martin à la radio
Les – :
– Sensation de « déjà vu » omniprésente
– Encore et toujours les mêmes bugs
– Nettoyer des camps, dès la première mission
– Un condensé de Far Cry 3-4-5 à tous les niveaux
Si malgré tout vous souhaitez sauter dans l’aventure de Yara, Far Cry 6 est disponible sur consoles Old Gen, Next Gen et PC depuis le 6 octobre.
