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[Test] Last of Us Part II, un chef d’œuvre pour clore une génération

Il y a 7 ans, Naughty Dog frappait un grand coup en nous faisant découvrir The Last of Us. Un survival horror avec une influence cinématographique prononcée. On y suit Joël et Ellie dans un monde devenu post apocalyptique suite à une pandémie aux cordyceps. Un champignon qui s’introduit et se développe dans le corps d’un hôte et le contrôle par la suite.

last of us

Le gameplay de ce premier opus était correct, mais pas exempt de tout reproche. Et même si le scénario n’a rien d’original en soit, le développement des personnages principaux et la relation évolutive entre eux, qui réussit à faire ressentir de véritables émotions aux joueurs, permis à The Last of Us de se hisser au rang de chef d’œuvre de la gen PS3.

The Last of Us part II reprend l’histoire 4 ans après la fin du premier opus. Le titre va nous décrire ce qu’il s’est passé durant cette ellipse temporelle afin de nous expliquer le parcours de Joël et Ellie, mais va aussi nous introduire un nouveau personnage, Abby.

Donner vie aux personnages

Le réalisateur Neil Druckmann, aidé par la scénariste Halley Gross, nous ont préparé une intrigue particulièrement soignée et travaillée. Ces derniers ont lu plusieurs livres sur le thème de la haine, la vengeance et ce qu’elles entraînent. Tout ceci afin de transcender le ressenti que les événements de cette deuxième partie nous réservent.

A l’instar de ce monde post-apocalyptique, qui a fait basculer jusqu’aux fondements des relations entre les individus. Les protagonistes ont dû changer et s’adapter jusqu’aux contraires de leurs idéaux pour survivre. Là où dans le premier opus, les affrontements se basaient principalement sur le groupe des Lucioles et de la FEDRA (Federal Disaster Response Agency). Dans The Last of Us part II, nous découvrons deux nouveaux groupes : les WLF (Washington Liberation Front) et les Séraphites (appelés Scars par les WLF) qui suivent les idéaux d’une prophétesse.

En posant une histoire de fond plus ouverte, cet opus va pousser à la réflexion ses joueurs via un jeu de miroir entre la vie d’Ellie et d’Abby. Et même si certains développements de personnages secondaires manquent de crédibilité, Neil Druckmann et Halley Gross parviennent parfaitement à donner vie à nos ennemis en nous les présentant différemment que de simples cibles à abattre et leur donnant une histoire.

Gardant le concept du « road movie », The Last of Us part II va utiliser les bases posées lors du premier opus pour nous raconter une histoire d’amour tout en gardant la relation principale entre Ellie et Joël. À l’image du DLC Left Behind, le jeu va nous replonger dans le passé par l’intermédiaire de flash-back. Ces derniers par moment violents, d’autrefois touchants, qui servent comme il se doit la narration en nous dévoilant des moments qui ont construit mais aussi affecté la relation entre « un père et sa fille ».

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Bien que le passé soit une partie importante de cet opus, il nous offre également un présent. Notamment avec la relation amoureuse d’Ellie pour Dina, une jeune femme qu’elle rencontre à Jackson (personnage doublé par Shannon Woodward). Cette relation entre les deux jeunes femmes apporte une touche de douceur dans cette dure réalité.

OK, c’est beau !

Avec The Last of Us part II, Naughty Dog nous offre l’un des plus beaux jeux de la PS4, en nous faisant voyager à travers des décors (ville dévastée, immeubles qui tombent en ruine, mais aussi forêts verdoyantes…) somptueux, mais également des scènes d’une obscurité anxiogène chargée de spores et d’une couleur rougeâtre. Le tout sublimé par une maîtrise des jeux de lumière. Je me suis arrêté plusieurs fois juste pour admirer les détails et le travail des artistes sur ces paysages.

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Là où le jeu arrive à nous surprendre également, c’est par la réalisation donnée aux animations faciales. En effet, les expressions des personnages principaux ou non sont d’un réalisme inouï. On peut lire sur leurs visages l’effort, mais également la joie ou la souffrance et que se soit durant les cinématiques ou lors d’une élimination furtive. L’ensemble de la technique appuie encore plus la narration dans les moments intimes et excès de rage, ce qui profite grandement à l’immersion des joueurs.

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Au niveau des animations corporelles, on peut assister à des scènes bien gores (démembrement par balles par exemple). Le pire que j’ai vu, c’est une mare de sang avec une main restante après l’explosion d’un piège explosif. On peut aussi y voir quelques imperfections (au niveau des sauts notamment ou de la marche arrière). Cependant, la grosse majorité des animations comme l’enjambement des murets, le rechargement des armes, etc… Sont très bien réalisées.

Le Gameplay

Vous avez apprécié le gameplay de The Last of Us ? Eh bien c’est le même, mais en mieux ! Tout d’abord, l’avancée dans l’histoire se décompose toujours en séquences linéaires mêlant phases d’explorations et phases infiltrations / actions. Cependant l’ensemble de l’équipe a réussi à améliorer chaque facette de son gameplay.

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Tout d’abord, les phases d’explorations sont agréables à travers les différents décors mis en avant par la technique. Fouiller pour y trouver des documents nous donnant des informations sur d’autres survivants, qui viennent étoffer le lore. Regarder les détails et y trouver de nombreux easter egg plus ou moins cachés. Le système de craft et notamment l’amélioration des armes fait bien plus réaliste désormais.

Pour les phases d’infiltrations / actions, plusieurs points positifs ont été amélioré, voir repensé. Tout d’abord, le level design. Celui-ci est vraiment bien pensé, notamment par une bonne gestion de la verticalité, la variation des décors qui permettent de se faufiler / cacher efficacement. L’ajout du fait de pouvoir s’allonger dans les hautes herbes est très agréable, et n’ont pas rendu cette action trop forte. En effet, même si on peut recharger une arme, y mettre un silencieux ou encore bander son arc tout en étant allonger au sol, on ne voit pas grand-chose en visant. Pire encore on perd également en stabilité. Les ennemis humains ont parfois des chiens, qui détectent notre odeur sur une longue distance et nous traqueront. Bien que ça fasse mal au cœur, c’est malheureusement souvent les premières cibles à abattre pour ne pas vous faire repérer. Les développeurs de Naughty Dog ont également ajouté l’esquive (via la touche L1) qui est vraiment utile contre certains adversaires.

L’IA, bien que toujours imparfaite, a été sensiblement amélioré par rapport à The Last of Us. En effet, lorsque nous sommes accompagnés d’un partenaire, celui-ci se placera de manière plus réaliste et se montrera bien plus utile en blessant ou en tuant l’ennemi au moment opportun. Un autre ajout sympathique pour l’immersion est le fait qu’il y a une certaine complicité entre les PNJ lors des phases d’infiltrations / actions. J’ai été surpris lorsque j’ai tué une femme qu’environ une minute après une de ses amies dit « Ashley ?! Où t’es ? Arrête de déconner, ce n’est pas drôle… » Puis pour finir, cette dernière se met à hurler de chagrin en découvrant le corps.

Naughty Dog ont vraiment travaillé sur ces séquences pour qu’on soit constamment sous tension. L’ambiance est harmonisée par les musiques de Gustavo Santaolalla qui donnent le rythme à l’action.

Néanmoins, certains aspects peuvent être encore améliorés. Des affrontements peuvent vite devenir confus à cause du manque d’un système de lock. Il y a aussi certains combats trop simples alors que les adversaires semblent bien plus coriaces (pattern basique : esquive x2, dégats, esquive x3, dégâts…)

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Enfin, un point important, même s’il ne servira pas à tout le monde, Naughty Dog a travaillé sur un système afin que les personnes mal voyantes puissent profiter de l’aventure : Agrandissement de l’interface, couleur de l’ATH, mode daltonien, etc… Il est également possible de choisir des assistances afin que nos personnages effectuent automatiquement certaines actions.

Le jeu parfait ?

Dans The Last of Us part II, la survie passera donc aussi bien par les phases d’exploration (indispensables pour se fabriquer de l’équipement, des trousses de soin, améliorer ses armes), que par les moments d’affrontements contre des ennemis plus intelligents ou des infectés qui vous procureront quelques montées d’adrénaline. La moralité étant un élément central de cet opus, on notera néanmoins le fait que certains choix n’affectent pas le personnage. En effet, à la fin de certains combats, le dernier ennemi survivant peut se mettre à genou et vous supplier de l’épargner. Cependant, nous sommes forcés de les tuer. Si l’on décide de le laisser en vie, il essayera de nous tuer une fois qu’on commence à s’éloigner. TLOU2 est un chef d’œuvre que ça soit à travers son scénario, les thématiques abordées ou encore son gameplay. Généreux de bout en bout sur la narration bien qu’un peu de trop tiré dans le dernier tiers. Le jeu joue avec nos émotions (tendresse, colère, tristesse…) et se savoure du début jusqu’à cette fin mélancolique, réaliste.

[Note générale : 4.5/5]

Les + :
– L’écriture des personnages de haute qualité
– Des décors somptueux sublimés par des jeux de lumière
– Un level-design des plus réussi
– Le gameplay amélioré par rapport au premier opus
– Les musiques de Gustavo Santaolalla, sobres mais efficaces
– Les animations faciales des personnages
– La qualité des acteurs ainsi que des doubleurs VF (le doublage d’Adelin Chetail et Cyrille Monge dans la dernière cinématique est une master piece)
– Durée de vie : 25-30 heures

Les – :
– La narration qui est un poil trop long dans le dernier tiers
– Le jeu qui nous oblige à tuer des chiens
– Certaines situations un peu trop téléphonées
– Phases sous-marines pas assez exploitées

Par  « Il y a bien longtemps dans une Hyrule lointaine, très lointaine... » 

Publié le 16.07.2020 à 08:00.

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