Si vous avez entendu parler de Earthion, c’est que vous êtes soit fan de rétrogaming, de shmup, un mélomane averti, soit les trois en même temps ! Probablement que le nom de Yūzō Koshiro vous dit quelque chose et ce serait bien naturel, car il s’agit entre autre du compositeur d’une grande partie des musiques iconiques de toute la série Streets of Rage. Il a également participé à The Revenge of Shinobi sur Mega Drive et Shenmue sur Dreamcast. Ce n’est là qu’un aperçu de son immense carrière, une légende vivante du jeu vidéo, et il signe ici toutes les compositions musicales du jeu.
Lancez la musique pour vous accompagner lors de la lecture de ce test:
Un exercice de style 16-bit

Earthion est un shoot’em up à l’ancienne, développé afin de pouvoir tourner sur une console Sega Mega Drive, machine sortie en 1988 au Japon et 1990 chez nous. C’est là que l’exercice de style est intéressant car il s’agit de développer un jeu avec les contraintes du matériel de l’époque. On ne va pas tergiverser sur le sujet, on le dit tout de suite, c’est un coup de maître !
Un scénario shmupesque
Écrire qu’Earthion a un scénario élaboré serait exagéré mais il a le mérite d’exister et surtout ce qui est très appréciable, c’est qu’il est très bien mis en scène visuellement dans l’introduction ainsi que tout au long du jeu. Bien évidemment, les compositions musicales de Yūzō Koshiro y sont pour beaucoup mais nous y reviendrons en détails par la suite.
Pour faire court, la terre se dépérit et la moitié de l’humanité a trouvé refuge sur Mars, l’autre moitié restante et cherchant des solutions pour l’avenir se voit attaquer par de mystérieux ennemis sortis tout droit de la face cachée de la Lune. En réponse, les nations de la Terre s’unissent sous une seule entité, Earthion (un nom qui semble être une contraction de « Earth » et « Nations »).
Grâce à de la technologie ennemie capturée, ils réussissent à construire un vaisseau de combat ultra-efficace qui évidemment sera celui que vous piloterez.

La SEGA Mega Drive dans toute sa splendeur
Le jeu se compose de 8 niveaux variés, à aucun moment on a l’impression de jouer à la resucée d’un niveau précédent. Graphiquement c’est d’une grande beauté, gardons en mémoire que le jeu est développé pour tourner sur SEGA Mega Drive, console 16-bit sortie il y a maintenant 37 ans. Malgré une multitude de sprites à l’écran, tout reste fluide et lisible, grâce à une palette de couleurs toujours bien choisie.
Une mention spéciale au lancement du vaisseau en début de jeu, avec son effet de fausse 3D très réussi. Les boss de milieu de niveau et de fin de niveau sont tous superbes et avec des patterns classiques mais efficaces.
Le principal (petit) bémol du jeu est que par moments la lisibilité de l’action un peu difficile dans les niveaux de difficultés supérieurs, spécialement lors du niveau 2 et ses parallaxes certes impressionnants mais qui gêne à certains moments à la lisibilité de l’action.
Earthion est un titre très accessible
La mécanique de jeu est à mon sens très réussie mais ne plaira pas forcément aux hardcores gamers du shmup, c’est très facile d’accès et c’est une excellente idée afin que joueuses et joueurs se lançant pour la première fois dans ce type de jeu ne soient pas dégoûtés ou frustrés dès les premières minutes. Il s’agit de récupérer des gemmes vertes afin d’augmenter la puissance de vos tirs mais également accélérer la régénération de vos boucliers, cela voudra dire que si vous êtes touché votre bouclier diminuera mais ne vous tuera pas en un coup, le tir reçu aura aussi pour effet de diminuer la puissance de vos tirs, il s’agit donc d’un système de jauges qui augmentera ou diminuera en fonction de vos prouesses en jeu.

Réfléchir vite et bien
Tout au long des niveaux, un large éventail d’armes sera mis à votre disposition, pour commencer vous aurez deux emplacements et si une troisième arme apparaît, elle remplacera celle utilisée sur le moment, le choix de l’arme se montrera crucial afin de faciliter certains passages délicats. Généralement en fin de niveau, vous pourrez également obtenir un « Adaptation Pod« , une sorte de petite capsule qui prendra l’emplacement d’une arme, il faudra donc choisir si vous voulez la récupérer ou non et si oui, quelle arme sera sacrifiée, car la capsule ne vous servira pas pour tirer mais pour obtenir des améliorations après avoir vaincu un boss.
Ces améliorations peuvent, entre autres, être un ajout d’emplacement d’arme ou de bouclier, une vie supplémentaire mais également la possibilité d’augmenter le niveau maximum de puissance atteignable pour vos armes.
Je trouve cette approche très intéressante car d’une partie à l’autre votre stratégie pourrait être différente et ainsi avoir une expérience de jeu renouvelée.

De la difficulté pour tous
Le jeu propose quatre niveaux de difficultés qui satisferont la plupart des joueurs amateurs de shmups, la difficulté du jeu n’étant pas uniquement de le terminer mais comme tout bon shmup, d’effectuer le meilleur score possible ! Et justement, les amateurs de scoring apprécieront le « Challenge Mode » qui permettra de s’essayer à battre des records via des niveaux modifiés, il s’agira d’atteindre le plus rapidement possible ou avec le plus haut score, un niveau d’arme spécifique, ou par exemple de battre un boss aussi vite que possible avec une arme imposée.
Le jeu propose également un système de sauvegarde très 16-bit, probablement un hommage, car il s’agit d’un système de mot de passe à l’ancienne, il vous permettra de conserver vos améliorations à la manière d’un Roguelite et ainsi progresser du mode de difficulté Easy à Hotshot.
Une bande son qui score à la première place
Le jeu est disponible sur Steam via une émulation intégrée, vous pourrez donc choisir entre autres vos filtres CRT mais il donne aussi et c’est à mon avis une excellente initiative, la possibilité de jouer aux prototypes du jeu, une occasion unique d’apprécier son évolution lors du développement.
Pour les mélomanes, le jeu propose un lecteur de musique intégré, de quoi réjouir vos oreilles avec les compositions absolument superbes de Yūzō Koshiro, il réalise là un travail extraordinaire et qui mérite une écoute au calme pour apprécier les mélodies spécialement conçues pour la 16-bit de SEGA.

Pour conclure
Me voici à la fin de la rédaction de ce test, en me relisant tout au long de son écriture je me faisais la remarque que je n’avais presque rien de négatif à écrire sur le jeu, je me suis posé à plusieurs moments en pensant à des éléments négatifs que j’aurai trouvés lors de mes sessions de jeu et force est de constater, que le seul élément est le souci de lisibilité de l’action que j’ai rencontré, mais uniquement sur les modes de jeu les plus difficiles, qui est en soi logique en y réfléchissant bien. Bref, vous l’aurez compris, on ne peut pas reprocher grand-chose à Earthion, que l’on soit amateur de rétrogaming, hardcore gamer de shmup ou total débutant, la grande force de ce titre est de s’adresser à tous et de n’exclure personne.
D’ailleurs, même si le jeu n’avait été qu’un écran noir avec seulement sa bande-son, il aurait été tout aussi difficile de lui trouver des défauts !
Earthion est définitivement un banger !
Note générale : 9 / 10
J’ai aimé :
- L’accessibilité
- La mécanique de jeu
- Repousse la SEGA Mega Drive dans ses retranchements
- La bande-son absolument superbe
J’ai moins aimé :
- Le système de sauvegarde par mot de passe
- Pas de disponibilité multiplateforme à sa sortie
C’est plutôt pour toi si…
- Tu aimes les shmups
- Si tu as toujours été tenté par le genre sans jamais oser y aller
- Tu veux savoir ce qu’est un banger 16-bit
Ce n’est plutôt pas pour toi si…
- Tu cherches un jeu avec un solo de 40h
- Tu veux faire chauffer ta RTX 5090
Earthion
Studios: Ancient (Japon), Bitwave (Suède)
Éditeur: Limited Run (USA)
Date de sortie: 31 juillet 2025
Classification: PEGI 7
Prix: CHF 21.99 (Magasin Steam)
Plateformes: Steam
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