À peine plus d’un mois après le lancement de la Switch 2, « Donkey Kong Bananza » est le prochain gros titre destiné uniquement à la dernière machine de Nintendo. Malgré toutes les critiques négatives, les développeurs nous proposent ici un excellent jeu de plateforme en 3D qui se place clairement en tête des titres exclusifs publiés jusqu’à présent, devant « Mario Kart World ». Donkey Kong Bananza, le test c’est ici.
De nombreux joueurs auraient préféré voir le gorille en cravate de Nintendo faire ses débuts sur Switch 2 dans un jeu de plateforme classique à défilement horizontal. Au lieu de cela, « Donkey Kong Bananza » leur offre désormais un jeu de plateforme en 3D avec le héros inventé par Shigeru Miyamoto, qui, en raison de sa perspective à la troisième personne, ressemble beaucoup plus à « Super Mario Odyssey » qu’au précédent opus de la série « Donkey Kong Country: Tropical Freeze ». Malgré quelques petites faiblesses, le résultat est toutefois excellent et plus que digne de la console Nintendo.
20’000 lieues sous Ingot Isle
Dans « Donkey Kong Bananza », tout tourne bien sûr autour du plat préféré de DK, ou plutôt des délicieux cristaux de banadium. Donkey Kong les extrait d’abord dans une mine sur Ingot Isle, jusqu’à ce que la méchante Void Company, avec son chef qui ressemble vaguement un gremlin, coule toute l’île, y compris le héros singe. Mais DK n’est pas tout à fait seul sous la croûte terrestre. Au contraire, il sauve très tôt une mystérieuse créature de pierre qui, une fois le sortilège levé, s’avère être nulle autre que Pauline. Non seulement elle est très sympathique, mais c’est aussi une bonne chanteuse. Une qualité qui s’avère être une véritable bénédiction pour l’aventure de DK.
Si vous jouez à Bananza en mode solo, il existe également un mode coopératif que nous n’avons pas testé, dans lequel le deuxième joueur contrôle l’acolyte assis sur DK, Pauline n’est qu’une compagne passive. Elle est cependant indispensable pour s’enfoncer plus profondément vers le centre de la Terre. Car ce n’est qu’avec son chant que Donkey Kong peut activer les pouvoirs Bananza, que vous acquérez au cours de la campagne d’environ 20 heures et dont nous parlerons plus en détail plus tard. En réalité, les deux personnages veulent retourner à la surface. Mais comme cela n’est pas possible, ils continuent à creuser couche après couche pour trouver un trésor légendaire. Celui-ci est censé exaucer tous les vœux de celui qui le trouve, et donc aussi libérer le duo de héros disparates de leur situation difficile sous terre.
Toujours plus profond
Tout comme « Donkey Kong Country », « Donkey Kong Bananza » se compose en principe de différentes parties du monde que vous atteignez dans un ordre plus ou moins linéaire. Cependant, il n’y a pas de monde supérieur classique. Au lieu de cela, vous creusez niveau après niveau vers le centre de la Terre afin d’atteindre le trésor légendaire avant la Void Company. Bien que vous vous déplaciez sous la croûte terrestre, le chemin ne vous mène pas dans des grottes de plus en plus sombres. Dans ce monde magique, vous traversez des jungles, des paysages enneigés et même une plage des mers du Sud avec une ambiance de vacances, y compris un ciel bleu et un soleil radieux. Pour ouvrir le prochain puits vers le niveau inférieur, vous devez accomplir certaines tâches et finalement briser la barrière de la Void Company. À certains endroits des niveaux, vous pouvez à tout moment retourner dans toutes les couches déjà visitées si vous avez encore quelque chose à y faire.
Vous pouvez et devez également creuser vers le bas directement dans les différentes couches, creuser des tunnels et même transformer d’énormes formations rocheuses en une vallée profonde. Pour ce faire, il suffit de frapper les murs et les sols avec Donkey Kong, soit vers le bas, soit vers le haut. Vous pouvez également arracher des rochers du sol et les lancer sur l’environnement pour le détruire en appuyant sur un bouton. Cependant, l’environnement est composé de différents types de roches, certaines très tendres et d’autres particulièrement dures, que DK ne peut pas simplement briser, et encore moins arracher. Pour cela, vous pouvez utiliser des rochers explosifs qui non seulement creusent des trous beaucoup plus grands dans chaque roche, mais éliminent également le métal dur.
DK, le lanceur de pierres
Ces rochers ne vous servent pas seulement à créer des passages ou à mettre au jour des objets à collectionner tels que des fossiles. Ces derniers font office de monnaie dans le jeu et vous permettent d’acheter de nouveaux vêtements auprès de marchands, qui vous confèrent généralement des avantages passifs tels qu’une chance accrue de trouver des pommes avec lesquelles vous pouvez reconstituer vos cœurs perdus. Vous utilisez principalement les rochers pour vaincre vos adversaires en les leur lançant dessus ou en les utilisant comme une arme pour les frapper. Heureusement, la variante explosive ne blesse pas le gentil gorille lorsque vous l’utilisez vous-même. Les différents matériaux jouent également un rôle important. La lave en fusion ne peut être solidifiée qu’avec des morceaux de glace lancés, ou en les plaçant sous vos pieds et en surfant avec eux sur le magma autrement dangereux.
Les matériaux plus mous comme le sable ou la boue ne vous aideront pas à vaincre vos adversaires, mais vous pouvez littéralement coller les plus petits d’entre eux avec de la boue. Vous pouvez également projeter ce matériau sur les murs à de nombreux endroits et ainsi créer de nouvelles formations qui vous permettront de grimper là où les murs sont trop glissants pour DK, le maître de l’escalade. Mais il existe bien d’autres matériaux, comme les pierres arc-en-ciel. Lorsque vous les tenez dans votre main, elles vous propulsent dans les airs comme un jetpack, vous permettant d’atteindre des formations rocheuses flottant haut dans les airs. Un peu plus tard, vous lancerez également des morceaux d’une épice très répandue sur vos adversaires, car seule cette substance desséchante peut éliminer d’étranges formations gluantes ou neutraliser les adversaires qui en sont constitués.
Ceci est particulièrement important dans les combats contre les boss, qui sont certes très bien conçus, mais qui ne sont presque jamais trop difficiles et toujours très courts. En effet, même les gros morceaux sont souvent constitués de matériaux que DK ne peut pas détruire facilement. Ou encore de ronces épineuses qui empêchent Donkey Kong d’agir avec de simples coups de poing. Dans ce cas, vous ne causez aucun dégât, mais vous en subissez vous-même si vous frappez sans réfléchir. Pour les ennemis normaux, il suffit généralement de ramasser les matériaux déchirés sur le sol et de les utiliser pour frapper. Mais pour les boss, qui sont souvent en métal et pour lesquels aucune roche explosive n’est disponible, il faut trouver une autre solution. C’est là qu’interviennent les capacités Bananza, qui donnent leur nom au jeu.
DK, le métamorphe
Au cours de la campagne, vous rencontrerez plusieurs « anciens » qui vous initieront au secret des pouvoirs Bananza. Ces créatures géantes ont un penchant prononcé pour la musique, car c’est précisément en elle que réside le pouvoir d’activer les Bananzas. C’est là qu’intervient la chanteuse Pauline, même si elle souffre au début d’un léger trac. Il existe cinq Bananzas au total, que vous obtenez principalement dans un ordre prédéfini. Le premier est le Kong-Bananza, qui transforme DK en un gorille nettement plus grand, plus sauvage et plus fort, dont les coups peuvent même briser le métal. Le Zebra Bananza vous transforme en un quadrupède ressemblant à un cheval. Vous ne courez certes que sur vos pattes arrière, mais vous êtes si rapide qu’un pont qui s’effondre sous vos pas ne s’écroule qu’après votre passage. De plus, vous pouvez créer une sorte d’effet de ralenti qui vous permet d’attaquer lors d’un combat contre un boss particulièrement agile. Avec un autre Bananza, dont nous ne pouvons rien vous révéler pour l’instant, vous vous transformez à nouveau en autruche. Contrairement à son modèle réel, celle-ci peut battre des ailes et ainsi planer dans les airs pendant un certain temps. Vous utilisez des tourbillons d’air à certains endroits pour prolonger votre « vol ».
« Certains moments » est ici un mot clé. En effet, le jeu comporte quelques endroits où les Bananzas, qui peuvent être activés pratiquement à tout moment après leur déblocage, offrent des options alternatives pour atteindre certaines zones de la carte. Mais dans la plupart des cas, seule l’utilisation d’un Bananza est vraiment utile. Après tout, dans les premiers niveaux, auxquels vous pouvez revenir pratiquement à tout moment par la suite, il existe des endroits qui ne sont accessibles qu’en volant sous forme d’oiseau ou uniquement avec le Kong-Bananza et ses coups particulièrement puissants. Pour tous les Bananzas, vous pouvez améliorer vos compétences dans le système de compétences et même en débloquer des spéciales. Tout comme quelques compétences bonus actives sous la forme normale de DK, celles-ci ne font que rendre le gameplay un peu plus varié, par exemple sous la forme d’une capacité qui vous permet de lancer des œufs en vol sous la forme d’une autruche. Cependant, les points sont nettement mieux utilisés dans l’amélioration des compétences de base de DK, comme l’augmentation du nombre maximal de cœurs ou de la puissance de frappe.
Début facile, puis devient nettement plus difficile
Comme beaucoup d’autres jeux Nintendo, « Donkey Kong Bananza » offre un début assez facile, qui pourrait même sembler trop facile à certains. Mais dans ce cas précis, ce n’est pas plus mal, car même si les commandes ne sont pas très complexes, il faut d’abord s’habituer à la caméra, qui peut être un peu capricieuse, notamment lorsqu’on creuse vers le bas ou qu’on regarde vers le haut, ainsi qu’à certaines particularités de la saisie, par exemple lorsqu’on lance des rochers. Plus tard dans le jeu, le niveau de difficulté augmente toutefois de manière agréable. Jamais au point de poser un problème aux joueurs avancés ou même professionnels du genre, mais suffisamment pour qu’ils ne se sentent pas complètement sous-stimulés. Si vous faites trop de bêtises, vous pouvez mourir, mais vous ne perdrez alors qu’un peu d’or, que vous accumulerez rapidement en grande quantité.
Dans tous les cas, il est difficile de terminer l’aventure d’une traite. Certes, en accomplissant les quêtes de l’histoire, vous obtenez régulièrement des cristaux de banadium qui vous permettent de débloquer des points d’apprentissage pour le menu des compétences. Mais leur nombre seul ne suffira probablement pas à atteindre le nombre maximum de cœurs. Il vous faut donc trouver d’autres cristaux de banadium. Vous les trouverez cachés/enfouis directement dans les niveaux. Vous pouvez échanger les pièces théoriquement cultivables contre des cristaux auprès de certains PNJ, à des prix qui augmentent avec chaque cristal, bien sûr. D’autres PNJ organisent des quiz ou vous confient des tâches. Dans une mine du canyon, vous pouvez par exemple découvrir une créature de pierre qui ressemble à une pièce de puzzle. Vous pouvez boucher les trous avec ses « enfants » si vous leur ouvrez la voie et les conduisez vers leur « mère ». Mais surtout, vous obtenez les cristaux dans le cadre d’innombrables salles de défis, qui comprennent pour la plupart des tâches particulièrement créatives et généralement courtes.
Un défi après l’autre
Dans chacune d’elles, vous trouverez certainement une douzaine de salles bonus avec des défis souvent courts et rapides à réaliser sous la pression du temps, et d’autres nettement plus longs, sans limite de temps. Vous pouvez ouvrir la plupart d’entre elles simplement à l’aide du chant de Pauline et vous y attaquer immédiatement. Pour certaines, vous devrez toutefois payer un peu d’or aux PNJ placés devant afin de supprimer une barrière supplémentaire. Cependant, en raison des quantités d’or disponibles, vous devriez normalement toujours en avoir suffisamment, même si vous investissez également le métal précieux dans des refuges où vous pouvez vous soigner et, selon le nombre de refuges dans un niveau, générer jusqu’à quatre cœurs bonus temporaires.
La plupart des salles contiennent des défis de combat dans lesquels vous devez éliminer un certain nombre d’adversaires en 30 secondes maximum. Cela commence simplement avec des adversaires que vous pouvez facilement écraser à coups de poing ou maltraiter avec des rochers arrachés du sol. Plus tard, vous rencontrerez également des défis de combat avec des pièges laser ou des adversaires que vous devrez d’abord attirer dans une zone spécifique pour pouvoir les attaquer. La plupart du temps, vous entrez dans ces salles sous la forme normale de DK, où vous pouvez généralement activer les Bananzas déjà débloqués. Dans d’autres, il est obligatoire d’entrer dans les salles sous la forme de Kong-Bananza ou Zebra-Bananza. Sous la forme Zebra, vous vous déplacez alors sur une surface glacée qui se brise sous vos sabots et creuse des trous dans le sol. Vous devez donc faire attention à ne pas tomber dans le vide, ce qui ferait échouer le défi. Cependant, vous ne perdez de l’or qu’en cas de mort pixelisée. Si le temps est simplement écoulé, vous pouvez réessayer sans perte ou simplement quitter la pièce.
Les autres salles sont généralement beaucoup plus grandes, ne sont pas soumises à des contraintes de temps et, contrairement aux défis de combat, rapportent non pas un, mais jusqu’à trois cristaux de banadium. Il s’agit alors, par exemple, de venir à bout d’une sorte de parcours tout en évoluant sur une plateforme caoutchouteuse qui vous fait rebondir en permanence. Il faut alors éviter ou sauter par-dessus des obstacles muraux qui se déplacent constamment vers vous. Dans d’autres salles, vous vous déplacez sur des plateformes semblables à des ascenseurs et devez vous débarrasser d’adversaires qui menacent de les détruire avec leurs attaques sautées. À cela s’ajoutent, entre autres, des défis dans lesquels vous devez collecter des ballons cachés pour obtenir une banane. Deux autres sont cachés dans le niveau et particulièrement difficiles à atteindre. Une fois collectées, les bananes ne peuvent plus être perdues. Si vous redémarrez volontairement le niveau pour les récupérer toutes, vous n’avez donc pas besoin de les collecter toutes en une seule fois. Il existe également des salles de défis dans lesquelles vous vous retrouvez dans des niveaux à défilement horizontal presque classiques, où la destruction ou les capacités Bananza jouent également un rôle. Elles contiennent souvent des barils de roquettes ou des wagons, ce qui rend le jeu beaucoup plus proche de « Donkey Kong Country » que partout ailleurs.
Mais trêve d’exemples, d’autres défis vous attendent avec un chronomètre plus généreux que dans les défis de combat. Vous devrez parfois placer un rocher sous vos pieds et surfer dessus pour franchir une plateforme comportant des fossés et autres pièges. Pour obtenir l’une des deux bananes bonus, vous devrez accomplir la tâche dans un délai imparti. C’est précisément parce que les salles sont si variées et qu’il est souvent possible de les terminer en très peu de temps qu’elles sont extrêmement motivantes. Nous n’avons sauté que quelques salles ici et là vers la fin, mais nous avons volontairement terminé la plupart d’entre elles.
Conclusion
Nous aurions certainement apprécié une nouvelle aventure avec Donkey Kong qui ressemble davantage à « Tropical Freeze ». Cependant, « Donkey Kong Bananza » est tellement réussi que nous ne ressentons absolument pas le besoin d’un jeu à défilement horizontal classique. Non seulement le jeu est superbe et brille une fois de plus par son décor charmant et détaillé, mais il est surtout très ludique. Rien que le fait de pouvoir détruire la moitié du monde nous procure déjà beaucoup de plaisir. Mais les nombreux secrets, défis, énigmes et combats font en sorte que nous ne nous ennuyons pas une seule seconde et que nous sommes extrêmement motivés à tout explorer, comme dans aucun autre jeu. Non, « Donkey Kong Bananza » n’est pas parfait. Les combats contre les boss auraient par exemple pu être un peu plus difficiles. Et la caméra n’est vraiment pas toujours optimale dans les fossés. Mais ces deux points n’entachent finalement que très peu, voire pas du tout, le plaisir de jouer à cet excellent jeu de plateforme en 3D qui, jusqu’à présent, est sans conteste le meilleur titre exclusif de la Switch 2.
Note générale : 9/10
Les + :
– Graphismes très bons et riches en détails
– Excellent système de destruction
– D’innombrables défis extrêmement variés
– Gameplay extrêmement motivant, même pour les objets à collectionner
– Capacités Bananza spectaculaires
– Conception de niveaux créative et variée
– Équilibre globalement réussi du jeu
– Combats de boss sympas …
Les – :
– …qui pourraient être globalement plus exigeants
– Caméra parfois capricieuse lors des creusages
Donkey Kong Bananza TEST, par : Benjamin Braun