Après un Jurassic World : Dominion qui a fait débat, le nouvel opus, Rebirth (Renaissance en VF) vient tout juste de sortir dans nos salles. Annoncé comme un renouveau pour la licence avec une histoire se déroulant sur une île inédite, Gareth Edwards réussit il à insuffler un nouveau souffle à la saga ?
Afin de ne pas vous spoiler le déroulement du film, cette critique ne contient pas de spoilers majeurs.
C’est parti !

Résumé
Se déroulant sept années après les évènements de Jurassic World : Dominion (Le Monde d’Après en VF), l’histoire nous fait comprendre que les dinosaures se sont réunis à l’Equateur. De ce constat, les créatures se font à nouveau rare et seuls quelques dinosaures se baladent encore librement dans nos contrées.

C’est dans ce contexte qu’une équipe est mise sur pied afin de réunir des échantillons des plus grands dinosaures encore vivants. Ceci à pour but de créer un remède pour les problèmes cardiaques de l’humanité. Le hic ? Les dinosaures en question se trouvent sur île oubliée de tous et renfermant le pire de ce que la génétique a pu engendrer.
Histoire
Le film s’ouvre donc sur une séquence intense et permet d’imaginer certaines choses concernant les manipulations génétiques. Malheureusement, ce passage est court et enchaîne directement sur les événements du présent. Les vingt premières minutes du film sont surtout faites d’expositions et de mise en place des nouveaux personnages. Et c’est là que les problèmes commencent…
Cette mise en place est longue et n’apporte finalement pas grand chose. Tour à tour, nous découvrons les différents protagonistes, mais c’est long. Malgré tout, le casting est plutôt réussi, mais seul le personnage de Henry Loomis ressort vraiment du lot. Les autres personnages m’ont semblé creux et les histoires de ces derniers ne sont finalement pas très intéressantes. Pire même, certains dialogues sont limite gênants et semblent sortir de nul part.

Le postulat de base sort un peu d’un chapeau et agit comme un prétexte pour nous emmener sur une nouvelle île. Personnellement, j’ai connu mieux et cela montre que la licence s’essouffle un peu.
Une fois sur l’île, les choses s’accélèrent enfin et les péripéties s’enchainent. L’histoire se scinde en deux segments; la quête des mercenaires et la petite famille perdue au milieu de cet enfer vert. Après moultes rencontres, les deux petits groupes finiront par se retrouver afin d’amorcer un arc final dantesque, mais…
Tout va trop vite et la fameuse grande menace introduite au début du film n’est finalement pas plus dangereuse que les autres dinosaures. C’est dommage; le potentiel était là, mais la résolution de la situation est bien trop facile.
Je trouve également dommage que le film nous laisse plus sur des questions que sur des réponses. Les idées sont bien là, mais le développement de certaines parties de son histoire manquent à l’appel. Surtout en ce qui concerne les différentes expérimentations.
Technique
C’est le point fort du film; le réalisateur Gareth Edwards nous offre un spectacle de toute beauté. Les dinosaures apparaissent vraiment comme gigantesques et j’ai pu ressentir une vraie menace lors des confrontations avec ces derniers. Que ce soit le passage avec le T.Rex, la scène touchante des Titanosaures ou encore « l’hélicoptère »; le spectacle est de qualité.

Techniquement parlant, je n’ai rien à redire. Malgré l’utilisation massive de CGI, les dinosaures paraissent vrais et ils n’ont jamais paru aussi grands à l’écran. De la part de Gareth Edwards, ce n’est pas étonnant; il faut rappeler que le bonhomme est derrière le Godzilla de 2014 et de Star Wars : Rogue One.

Les nouveaux environnements sont également très beaux et certains décors feront directement penser au jeu ARK : Survival Evolved. En effet, outre le gigantisme des dinosaures, les décors bénéficient aussi d’un traitement particulier afin de se sentir tout petit face à ce monde perdu.
Quant au compositions du film, c’est également une réussite totale. On retrouve les morceaux iconiques de John Williams, des réarrangements et de nouvelles musiques qui correspondent entièrement à l’univers de Jurassic World. Il en est de même au niveau des effets audio; on en prend plein les oreilles, que ce soit des cris, des bruits de pas et son ambiance générale.
Conclusion
Malgré le gigantisme et le spectacle qui nous est offert, Jurassic World : Rebirth se perd dans une histoire creuse et sans réel impact sur la saga.
En effet, même si les références à son univers sont légion, je ne peux m’enlever la question suivante de la tête : Où va-t-on maintenant ? Car oui, le film n’amorce rien au final. La mission est accomplie, mais cela nous ramène au point de départ et ne change rien à l’histoire globale. Il en est de même pour sa promesse d’île remplie de dinosaures mutants recalés pour le parc. Mise à part deux créatures hors du commun, la prise de risque est minime et le potentiel en est gâché.
J’ai même envie de dire que Rebirth doit être considéré comme un spin-off. Son histoire se déroule bien dans l’univers de Jurassic World, mais n’influence en rien celle de son univers.

Au final, Jurassic World : Rebirth est un bon divertissement popcorn et sent bon le film d’aventure des années 90. Cependant, il se perd en ne proposant finalement rien de nouveau ou d’inédit. Si suite il y a, il faudrait laisser le contrôle total au réalisateur Gareth Edwards. Il a le potentiel de redorer la saga, mais les studios vont devoir lui faire confiance.
Note générale 7/10
En collaboration avec les Cinémas de Sierre