Alors que tous les regards sont tournés vers la série Alien : Earth et le film Predator : Badlands, le long-métrage Killer of Killers est disponible depuis ce matin sur Disney+.
Pour la première fois, l’univers de Predator se décline en film d’animation et la bonne nouvelle, c’est que Dan Trachtenberg est au commande de ce dernier. Pour ceux qui ne le connaitraient pas, il s’agit du réalisateur de Prey, le cinquième opus de Predator et se déroulant durant l’époque des tribus Comanches. Ce qui m’amène à vous conseiller de visionner le film avant Killer of Killers; vous me remercierez par la suite.

Est-ce que c’est première intrusion du plus grand chasseur de la galaxie en version animée fonctionne ? C’est ce que nous allons voir ensemble.
Des histoires de chasse
Comme énuméré lors de l’introduction, Predator : Killer of Killers est une anthologie se déroulant durant trois époques distinctes. On retrouve donc : L’ère viking, le Japon féodal et la Seconde Guerre mondiale. Le film se déroule en quatre actes, dont trois ayant leurs propres histoires. Je n’irais pas plus loin au risque de vous spoiler.
C’est dans ce contexte que chaque histoire nous introduit durant les conflits de ces époques. Et qui dit conflits, dit de nombreux morts. Bien évidemment, c’est ce qui attire nos Yautjas préférés et ces derniers sont donc à la recherche des plus grands tueurs de ces mêmes époques.
La première partie du film possède une introduction plutôt classique. On y suit une guerrière redoutée, accompagnée de son fils et de ses meilleurs guerriers. Il s’agit d’une histoire de vengeance standard, mais après avoir accompli leur mission, une créature extraterrestre les attaque.

Il en est de même pour le second acte, qui se déroule durant les années 1600 au Japon. Ici, le récit suit deux frères ayant emprunté des chemins différents et qui va les conduire à un affrontement inattendu.

Pour le troisième acte, le changement est radical. Nous nous retrouvons durant la Seconde Guerre mondiale durant les batailles du Pacifique. Loin des guerriers fiers du passé, nous y suivons un jeune pilote de chasse désireux de faire ses preuves. C’est à ce moment là que des avions se font détruire d’une manière bien mystérieuse.

Le quatrième acte, apothéose de l’histoire, nous permet d’en apprendre un peu plus sur les Yautjas et sur leurs coutumes. C’est à ce moment là que le film prend tout son sens, même si la fin « cliffhanger » est un peu décevante.
Attention, regardez bien le film jusqu’à la fin, une petite surprise vous attend.
Un divertissement qui honore son héritage
Je dois bien l’avouer, j’attendais Predator : Killer of Killers avec beaucoup d’impatience. Étant rassuré par la présence de Dan Trachtenberg à la réalisation, je me suis lancé, dès ce matin, dans le visionnage du film.
Quelle fut ma surprise d’assister à un film d’animation d’une grande qualité, tout en conservant ce qui fait l’essence de la saga. Je pourrais même qualifier Killer of Killers de « fantasme de fans », tant ces derniers ont imploré de mettre en scène le Predator durant des périodes reculées. Le souhait est donc exaucé en amenant la créature à l’époque des vikings et des samouraïs.

Les trois histoires sont cohérentes et apportent chacune leurs thèmes. La période viking est brutale et se base sur la gloire et la fierté; ce qui colle parfaitement à son thème. Pour la période du Japon féodal, on se retrouve dans le thème de l’honneur. Quant à la Seconde Guerre mondiale, elle consiste à devoir faire ses preuves et d’être courageux.
Pour revenir au déroulement du film, je l’ai trouvé très agréable à suivre. Les différentes histoires sont plaisantes et l’introduction de la menace invisible est toujours réussie avec brio. Les scènes d’action et de combat sont de qualité et je n’ai absolument pas vu le temps passé.
Concernant la violence des différentes exécutions, la production s’est faite plaisir et nous avons droit à des cascades d’hémoglobine. Les Predators possèdent tous des gadgets plus fous les uns que les autres et ces derniers rivalisent pour nous apporter des morts spectaculaires. J’ai particulièrement apprécié l’utilisation des harpons lors du troisième acte; grisant au possible.

Malheureusement, je trouve que les protagonistes trouvent les points faibles du Predator trop facilement. Oui, ce sont les meilleurs tueurs de leur époque, mais cette facilité scénaristique est trop flagrante. C’est probablement une histoire de rythme et vu le nombre d’époques à visiter, le film aurait été trop long au final.
Technique
Passons maintenant à l’aspect technique de ce Predator : Killer of Killers. Du coté de son animation, on se rapproche de quelque chose qui ressemble à Arcane. Cependant, la production n’est pas au même niveau et certains animations peuvent être brouillonnes. L’animation ressemble à du stop-motion hybride avec des images de synthèses; ce qui ne plaira pas à tout le monde. Personnellement, je trouve que cela apporte un certain charme au récit.
Les personnages sont plutôt bien réalisés, même si certains visages sont moins réussis que d’autres. Les Predators, par contre, sont très proches de leurs versions cinématographique, mais se permettent quelques originalités appréciables, comme celui disposant d’une prothèse à ondes de choc.



Concernant les décors, j’ai presque envie de dire que c’est un sans faute. On voyage beaucoup et la diversité de ces derniers permet de bien nous immerger durant les différentes périodes explorées. Ce n’est pas un chef d’œuvre de l’animation, mais les efforts sont là et je n’ai rien vu d’aberrant lors de mon visionnage.

Et pour terminer, un petit mot sur la bande sonore du film. Une réussite totale ! On retrouve des réarrangements du thème mythique composé par Alan Silvestri et d’autres morceaux crées pour le film. Les différents cliquetis des Predators sont bien présents et l’on sait tout de suite que l’un d’eux est présent. Les autres effets audio, comme les explosions, les bruits de moteur ou encore les coups au corps à corps apportent énormément d’immersion au film. Par ailleurs, je conseille fortement de le regarder sur un système surround pour vraiment en profiter.
Conclusion
Pour ma part, Predator : Killer of Killers est une réussite pour une première approche dans le monde de l’animation. Son histoire est très agréable à suivre et son dénouement, bien qu’imparfait, permet déjà d’imaginer une suite encore plus folle.
Les créatures sont de vraies menaces, on ressent leurs puissances et les transposer durant des époques différentes (comme ce fût le cas pour Prey), amène un vent de fraicheur bienvenue.

Les seules ombres au tableau, au final, sont la clairvoyance forcées des protagonistes, sa fin frustrante et certains passages animés manquants de peaufinage.
En soit, Predator : Killers of Killer est une production efficace, pleine d’action et qui réussie à étoffer son lore, sans pour autant trop en dévoiler.
Si vous avez apprécié les premiers films Predator et Prey, foncez, vous ne regretterez pas les 90 minutes investies.
Note générale 9/10
Predator : Killer of Killers est disponible sur la plateforme de streaming Disney+.