Une scène de crime sanglante et un aspirateur, quel est le rapport entre ces deux éléments ? Voyons, une petite organisation de nettoyeurs professionnels dans la discrétion la plus totale ! En incarnant des laveurs de lieux de meurtre, le studio Draw Distance propose un jeu d’action et de furtivité en vue de dessus. Disponible depuis le 22 septembre, les développeurs ont sorti un deuxième opus de leur série, Serial Cleaner, avec le nouveau titre Serial Cleaners !
Les banlieues lugubres de New York
C’est les années 90 et le taux de criminalité est haut. Les services express de nettoyage de scène de crime sont toujours en demande à New York. Ainsi, nous suivons l’histoire de quatre personnages, formant ensemble l’équipe réputée de décrassage de décors gores dans le métropole du « Big Apple. » Bob, le chef inné de la bande, pratique ce travail depuis fort longtemps (c’est d’ailleurs le protagoniste du premier jeu de la série). Psycho, le dégénéré, fait ce qu’on lui demande, mais néglige parfois la propreté due à l’utilisation de sa tronçonneuse. Lati, l’artiste, se retrouve malencontreusement incluse dans ce groupe, préférant se diriger vers le domaine de l’art. Enfin, Vip3r, l’hackeuse, est la benjamine, mais elle est munie d’une grande connaissance informatique.
Nous retrouvons les quatre membres suite à un service de nettoyage. C’est Nouvel An durant l’année 1999. Les personnages principaux se partagent entre eux des récits de leurs anciennes missions. Ils rapportent leurs expériences les plus marquantes pour boucler la fin de la décennie des années 90. C’est à travers leurs histoires qu’on apprend à connaître chacun de ces individus, tous ayant un passé difficile. Malgré leur métier et leur action, nous nous attachons progressivement à ces personnages, poussés dans le monde criminel.
Des sessions atypiques de ménage
Pour chaque niveau, vous devez nettoyer une scène de crime. Les cadavres, les preuves et un certain taux de sang doivent disparaître. L’aspirateur devient alors l’outil le plus important de chaque nettoyeur, leur permettant d’enlever les tâches rouges des morts. Quant aux corps et objets compromettants, nous devons les apporter à un lieu précis afin d’étouffer l’affaire au mieux auprès des autorités. Néanmoins, chaque lieu de meurtre est souvent infesté de policiers. Ainsi, il faut ménager avec une grande prudence, le bruit des pas et de l’aspirateur pouvant attirer les forces de l’ordre vers vous.
Chaque nettoyeur a des caractéristiques distincts et liés à leur personnalité. Bob est le plus expérimenté de la bande, pouvant porter et emballer les corps afin d’éviter que leur sang souille davantage la scène de crime. Psycho utilise des moyens plus abruptes avec l’aide de sa tronçonneuse et de sa carrure. Il peut assommer les policiers avec l’aide d’objets ainsi que les faire évanouir s’il découpe les cadavres devant eux. Lati est agile, pouvant se déplacer rapidement ainsi que sauter au-dessus d’obstacles. Ses talents d’artiste sont également utiles car elle peut attirer l’attention des gardes sur les tags qu’elle produit sur les lieux de crime. Enfin, Vip3r peut hacker les appareils dans son alentour, lui permettant d’emballer et de traîner discrètement les cadavres. En effet, elle n’a pas la capacité de porter les corps mais elle peut facilement se faufiler dans les conduites d’aération.
Des policiers… inefficaces
Un défaut du jeu réside dans la stupidité des forces de l’ordre. Lorsque les corps, les preuves et le sang se volatilisent, ils investiguent leur disparition mais ne cherchent pas à plus sécuriser le lieu du meurtre. Ils retournent à leur routine et reprennent les mêmes déplacements. De plus, il est parfois possible de traîner des corps devant eux, mais qu’ils ne s’alertent pas immédiatement à cette vue. Un autre problème reste dans la commande des mécanismes. À certains endroits, au pixel près, il est difficile d’exécuter certaines manœuvres. Ces situations nous sortent de l’immersion du jeu et peuvent rendre la jouabilité très frustrante ce qui est bien dommage car Serial Cleaners propose un gameplay intéressant.
Entre le « street art » et la fiction policière
La direction artistique mélange des éléments de la culture populaire états-unienne des années 90 avec ceux du roman noir. Les caractéristiques de ces deux univers se marient parfaitement dans le style graphique et musical de Serial Cleaners. Nous avons une représentation de la violence cruelle de New York et des narrations tragiques pour chacun des protagonistes, tout en faisant écho aux arts urbains de cette décennie.
La musique s’adapte en fonction des membres du gang de nettoyage, chacun présentant un genre musical spécifique : Bob a une bande-sonore de jazz, Psycho d’électro-industriel, Lati de hip-hop et électro et Vip3r de l’ambient house. À travers ces différentes mélodie, elles affinent la personnalité de chaque personnage, approfondissant leur caractère inné.
L’affaire est close
Le monde de Serial Cleaners est sale et obscur, où le gore fait partie du quotidien des quatre nettoyeurs. On retrouve alors un jeu qui propose un gameplay et une direction artistique originaux, avec des personnages bien définis. Bien que le concept de la série de Draw Distance reste une idée unique, il manque quelques améliorations pour rendre leur dernier titre vidéoludique plus immersif. Cependant, rien que pour le style de jeu et graphique, Serial Cleaners vaut le détour pour une découverte inhabituelle !
[Note générale : 7.5/10]
Les + :
– Un concept original
– Une superbe ost
– Une direction artistique unique
Les – :
– Des mécaniques parfois frustrantes
– Des PNJ souvent illogiques
Contexte du test :
– Clé offerte par Draw Distance
– Joué sur : PC