Test – Plague Tale : Requiem, encore meilleur

Après un premier volet très réussi, Asobo Studio est de retour avec Plague Tale : Requiem, une suite directe disponible sur PS5, Xbox Series et PC. Plus ambitieuse, plus longue, plus de phases de gameplay différentes, plus belle, … Une suite ++ !

Le narratif, l’atout majeur

Tout comme dans le premier volet, l’équipe d’Asobo Studio a mis le paquet dans tout ce qui pouvait améliorer l’immersion.

Celle-ci passe notamment par le scénario. Sans avoir la surprise du premier, les scénaristes ont réussi à rendre l’histoire intéressante et surtout très agréable à suivre. Notamment grâce à une finesse d’écriture des dialogues qui devrait faire cas d’école dans le jeu vidéo. Le jeu alterne régulièrement entre des moments paisibles et des phases beaucoup plus sous tension. Sans être un véritable jeu d’horreur, un petit côté « Midsommar » se dégage du titre. Ce qui ravira les amateurs du courant cinématographique de l’elevated horror (TheVVitch, Mother!, …).

Les personnages sont très attachants et bien écrits. Néanmoins, les scénaristes sont tombés dans le piège de la dissonance ludo-narrative. La saga des Uncharted est un parfait exemple de cette incohérence entre le gameplay et la narration. En effet, le protagoniste Nathan Drake est décrit comme un personnage cool et sensible, alors que le gameplay force le joueur à massacrer des centaines d’innocents de sang-froid. Bien que Plague Tale : Requiem souffre de ce décalage, celui-ci reste moins perceptible que dans la plupart des jeux du même genre.

Un très beau jeu

Les décors sont magnifiques, et ceux-ci sont sans cesse renouvelés, pour le plus grand bonheur de nos rétines. La modélisation des personnages n’a rien à se reprocher, contrairement aux animations des visages, que nous aurions aimés moins rigides, plus subtiles et détaillés. Malgré tout, le jeu reste très beau.

Une immersion enrichie par la bande sonore et la maniabilité

Les compositions musicales d’Olivier Derivière n’ont, une fois encore, rien à se reprocher. Tout comme dans le premier opus, l’intégralité du jeu est doublée en VF. Une version française de très grande qualité ! Je ne peux que vous conseiller d’y jouer en l’activant.

Quel bonheur d’y jouer à la DualSense ! La manette PS5, aussi prise en charge sur la version PC, ajoute une plus-value non négligeable. Que ce soit dans les retours haptiques, dans les moteurs des gâchettes ou le son de la manette, tout est utilisé à la perfection. Les développeurs ne sont pas tombés dans le piège d’une sur-utilisation gratuite des spécificités de la manette, celles-ci sont utilisées avec parcimonie.

La structure du jeu

La structure du jeu mélange avec tact et subtilité plusieurs phases différentes. A savoir :

• Phase d’exploration où l’ambiance est priorisée par rapport au gameplay
• Phase d’infiltration
• Phase de course et de QTE
• Phase d’énigme

Énumérer ces phases de cette façon est peut-être un peu grossier. Le jeu arrive à les mélanger avec talent. La structure du jeu est bien moins cyclique que dans d’autres titres du même genre.

Infiltration – action

Les phases d’infiltration sont parfois assez dirigistes. Et bien que vous puissiez presque toujours choisir la voie de l’infiltration pure et dure (s’enfuir, sans vous faire voir), celle-ci reste bien plus compliquée que le meurtre à tout va.

Le jeu propose également des passages plus ouverts, offrant une liberté d’action plus grande. Bien que plus souple que dans Plague Tale : Innocence, le gameplay est parfois assez rigide, ce qui accentue la sensation de fragilité. Pour rappel vous jouez une adolescente et non pas une machine de guerre, quoique…

Cependant, cette rigidité, proche cousine de l’imprécision, peut ajouter une certaine frustration à certains passages du jeu. Fort heureusement, ceux-ci ne sont pas nombreux et sont vite oubliés face aux innombrables qualités du titre.

Énigmes et exploration

L’aventure est jonchée d’énigmes, qu’il faudra résoudre en analysant l’environnement, les rats, et en utilisant les différents objets que vous trouverez au cours de la partie. Certaines énigmes sont très simples et sont des redites de ce qui se fait dans d’autres jeux. Par exemple, on n’échappe pas au fameux poussage de caisse. Cependant, la plupart des puzzles proposés sont plaisants.

Les personnages peuvent vous aider en vous faisant part de leurs réflexions. Si cela vous gêne, des options permettent de changer la fréquence de celles-ci.

Conclusion

Plague Tale : Requiem est à Plague Tale : Innocence ce qu’est Last of us partie 2 à la partie 1. A savoir un titre plus complet, plus beau, offrant plus de possibilités de gameplay mais jamais sans se perdre. Plague Tale : Requiem est un jeu maitrisé. Merci à Asobo de nous avoir concocté un si bon jeu !

Note générale : 8/10

Les +
+ La narration, l’écriture
+ Les décors
+ L’ambiance générale
+ La VF
+ Les phases d’action/infiltration plus permissives, permettant plusieurs approches différentes

Les –
– Moins surprenant que le premier (normal, l’univers est déjà en place)
– Des animations faciales un peu rigides
– Quelques phases de jeu un peu frustrantes

Contexte du test
– Clé offerte par l’éditeur
– Joué sur : Playstation 5