Ubisoft renouvèle sans cesse ses licences, ce n’est pas une nouveauté. Néanmoins, certains titres tentent de se sortir de cette affreuse spirale qui donne l’impression de jouer toujours au même jeu. Watch Dogs: Legion semble être un de ceux-ci. En effet, l’open-world nous invite à incarner n’importe qui dans la ville de Londres. Mieux encore, l’éditeur/développeur nous annonce que chaque personnage sera différent, que ce soit dans son gameplay ou dans ses aptitudes. Réelle révolution ou plat réchauffé, voici ce que Legion renferme. Au passage, un grand merci à l’éditeur pour la clé.
La claque graphique inattendue
Avant de parler du gameplay, du scénario ou de toute autre chose, je tiens à parler des visuels. Si vous pensiez que Control était magnifique grâce au Ray Tracing, alors vous n’êtes pas prêts. Gourmand certes, une fois que Watch Dogs: Legion est poussé à son maximum, il offre quelque chose que j’ai rarement vu. Le Ray Tracing débloque un réalisme inimaginable. Voici un simple exemple :
Je vous laisse donc imaginer ce que cela donne sur une scène avec les reflets sur les véhicules, les bâtiments ou encore les flaques d’eau. De plus, le monde est rempli de détails, au point que je préfère faire les trajets à pieds. Il ne se passe pas une minute sans que quelque chose m’interpelle, que ce soit dans l’architecture des bâtiments, dans l’environnement qui est réellement vivant (j’y reviendrai plus tard) ou encore dans les petites actions aléatoires.
D’ailleurs, toutes les photos du test sont prises en 4K Ultra, DLSS équilibré et Ray Tracing en Ultra. Pour ce qui concerne les versions consoles, le résultat sera forcément moins bon, du moins pour les versions Playstation 4 ainsi que Xbox One.
Un doux mélange d’Ubisoft
Une fois la claque graphique passée, on revient très vite sur terre. Si le jeu innove sur certains points, difficile de ne pas faire le rapprochement ici avec certains titres d’Ubi. En effet, dans Watch Dogs: Legion, les déplacements rappellent furieusement un certain Assassin’s Creed. La conduite qui est au passage toujours aussi vilaine, nous fait vulgairement penser à un doux mélange entre Far Cry et The Crew. Clou du spectacle, les gunfights plutôt mollassons semblent sortis tout droit de The Division. Enfin, ici on peut voler des voitures, donc nous sommes bien dans Watch Dogs.
C’est dommage, Ubisoft semble vouloir bien faire en mixant certains éléments, mais malheureusement le gameplay en devient incohérent. Pour rester sur le sujet, comme je vous le disais en début de test. Vous allez pouvoir recruter n’importe qui dans votre équipe. Cela va donc de l’ouvrier de chantier à la petite grand-mère du quartier. Là encore une fois, le changement de gameplay n’est vraiment pas renversant, c’est bien dommage. Le pari est tout de même réussi sur la forme.
Londres, des terroristes et la technologie
Watch Dogs: Legion se déroule à Londres dans un futur proche où la technologie est bien exploitée. D’ailleurs, l’effet « Black Mirror », pour celles et ceux qui ont vu la série, est assuré. Le futur ne semble vraiment pas rose. Nous sommes surveillés de partout et plusieurs groupes s’arrachent le contrôle de la ville. Au milieu de tout ça, il va falloir un peu tirer sur tout le monde sans scrupule histoire de faire avancer votre combat. Vous allez pouvoir aider les gens, libérer des camps et débloquer des tours… Non attendez, ça c’est dans Far Cry… Mais bon, vous l’avez compris, Ubisoft ne réinvente pas la roue, du moins, pas la sienne.
Sachez qu’ici, je vous donne mon ressenti après une quinzaines d’heures. Les missions principales s’enchainent et se ressemblent malheureusement. Les recrutements de nouveaux agents sont sympathiques et nous laissent « parfois » découvrir leur parcours. La répétitivité s’installe malheureusement trop vite. Parfois il vous faudra utiliser un drone volant. Parfois une araignée télécommandée, parfois jongler entre tout ça, sans réelle saveur. Côté IA vous n’allez pas être mieux servis. Les ennemis sont aveugles en plus d’être stupides et attaquer une forteresse n’a rien de difficile, vous entrez, tirez sur tout le monde et l’affaire est dans le sac. WD: Legion est un bon divertissement, il a quelques qualités, mais celles-ci ne se trouvent pas dans son scénario.
L’Open World maitrisé, en partie
Je dois tout de même admettre que je suis surpris en bien par l’open world. Attention, les activités annexes comme le jonglage ou encore les fléchettes sont assez inutiles, mais dans sa globalité, le monde vit. Et ça marche. Chaque personne que vous allez croiser a sa propre vie, puis vous allez ressentir ça à une échelle encore plus grande. En vous baladant, vous allez voir que les rues sont différentes, les quartiers possèdent chacun leurs caractéristiques. Cerise sur le gâteau, l’heure à laquelle vous traversez ces derniers, offre encore des spectacles différents.
Ubisoft se rapproche de la formule magique parfaite de l’open world, mais attention, uniquement dans son aspect. Et c’est bien pour cela que je vous invite à prendre votre temps à pieds et d’explorer chaque quartier de la ville afin de voir les charmes de ces derniers et leurs secrets. De plus, à pieds vous allez avoir la chance de changer vos habits parmi les dizaines de boutiques qui ornent la ville. Si ça c’est pas un game changer !
Au risque de comparer l’incomparable, à l’image de Red Dead Redemption 2, le monde vit avec ou sans vous. C’est certainement là, la clé de l’immersion de l’open world. Les gens ont leur vie et vous vous avez la votre.
Tipiak
Watch Dogs fait surtout la part belle au piratage depuis son premier volet. Legion ne déroge en rien à la règle. Vous allez pouvoir déclencher des véhicules à distance, pirater des drones, électrocuter des gens à l’aide de votre téléphone, etc… Et ça marche plutôt bien. Dommage tout de même d’en avoir fait un point important dans les missions et d’y avoir du coup inclus tout un tas de puzzle game à faire autour de ces mécaniques. Néanmoins, l’aspect kikoo-geek du second volet est effacé, et ce n’est vraiment pas un mal.
Il faut faire mieux
WD: Legion maitrise certains aspects, prend certains risques, mais se pose encore beaucoup trop sur ses acquis ainsi que celui des autres titres d’Ubisoft. Ce jeu va clore la génération de consoles avec laquelle il a démarré. C’est le moment pour Ubi de se renforcer en qualité et de travailler sur cette répétitivité incessante. Avec le report d’un certain Cyberpunk 2077, voilà tout de même un jeu qui a de quoi vous occuper une belle quantité d’heures. Je le répète, il n’est pas mauvais, il manque juste de saveur.
Je ne vais pas le gronder encore trop longtemps. Graphiquement le jeu me met une claque. Je sais, cela ne doit pas être le cœur d’un jeu, mais en 2020, avec le matériel que l’on a, c’est agréable d’avoir un jeu que l’on peu exploiter. Je ne sais pas vous, mais entre l’immensité du jeu et sa plastique, j’ai hâte de voir The Crew 3. Au passage, le test à été réalisé à l’aide d’un i7-8700K, 32Go de RAM en DDR4 ainsi que d’une RTX 3090.
[Note générale : 4/5]
Les + :
– Une claque graphique, sur PC
– La ville est son approche futuriste
– Muse à la radio
Les – :
– C’est répéééétif
– Gunfights sans pêche
– La conduite, bon sang Ubisoft..
Pour le plaisir de vos yeux
